exposition Elle résiste, elles résistent itinère au Château de Malbrouck du 7 avril au 20 août 2023

Château de Malbrouck

L’EXPOSITION « ELLE RÉSISTE, ELLES RESISTENT. COMMENT RACONTER UNE MEMOIRE VIVANTE ? » ARRIVE AU CHÂTEAU DE MALBROUCK !

Jeudi 6 avril 2023

Dans le cadre du partenariat entre le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, du département de la Moselle et de l’Institut René Goscinny, l’exposition Elle résiste, elles résistent itinère au Château de Malbrouck du 7 avril au 20 août 2023. Prix René Goscinny – Meilleur scénariste en 2022 pour l’album Madeleine, Résistante, Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud y retracent, avec le dessinateur Dominique Bertail, le destin hors du commun de Madeleine, résistante, poétesse, journaliste et inlassable « passeuse de mémoire ».

L’exposition Elle résiste, elle résistent mettra aussi à l’honneur, dans ce haut lieu du patrimoine de la Moselle, quatre grandes résistantes mosellanes et œuvrera au devoir de mémoire : Hélène Studler, dite soeur Hélène, qui organisait l’évasion des prisonniers de guerre français des camps de Moselle vers la France ; Simone Coqué, qui participait au “circuit Garel”, un réseau de sauvetage d’enfants juifs, puis affectée en Moselle à Thionville au service de l’Entraide française, pour venir en aide aux blessés, orphelins et populations déplacées de retour ; Marie Hackin, l’une des six femmes Compagnons de la Libération, missionnée en Inde afin d’y représenter le général de Gaulle et Anny Schulz du groupe de résistance « Mario », le plus important réseau de résistance du département de Moselle annexée.

En 2017, Jean-David Morvan décide de prendre contact avec Madeleine Riffaud pour lui proposer de raconter sa vie en bande dessinée. 5 ans plus tard, Madeleine, Résistante, le premier tome de la série destinée à raconter le parcours exceptionnel de cette mémoire vivante, est récompensé par le Prix René Goscinny du meilleur scénario 2022.

C’est dans la continuité de ce prix qu’a été imaginée Elle résiste, elles résistent qui revient sur la genèse de l’album. Mais comment raconter son histoire avec précision quand tout passe par la voix, Madeleine ayant perdu l’usage de ses yeux ? L’exposition met en lumière le processus de création unique qui unit Jean-David Morvan et le dessinateur Dominique Bertail à Madeleine Riffaud, sans rien cacher des moments de flottement, des éventuels malentendus, et des rires qu’une telle méthode de travail engendre.

Mais au-delà de son seul engagement, Madeleine Riffaud a tenu à présenter à travers cette exposition les destins d’autres sœurs d’armes, d’hier et d’aujourd’hui. Ainsi, les visiteurs pourront découvrir les vies des Résistantes Brigitte Friang, Marianne Cohn & Mila Racine, Gerda Taro, Germaine Tillion et Marie-Claude Vaillant-Couturier – mais également, par la voix de la journaliste Caroline Gillet, les histoires de cinq jeunes femmes inconnues qui refusent elles aussi la fatalité de leur situation et ont choisi d’emprunter le chemin de la résistance : Oksana Leuta, fixeuse sur le front ukrainien (36 ans) ; Insaf Dimassi, militante politique en Italie (25 ans) ; Cécile Marchand, militante écologiste et désobéissante (27 ans) ; France Rima, militante feministe et LGBT en Algérie (33 ans) et Raha, musicienne en Afghanistan (23 ans).

Une exposition pour ne pas oublier les révoltes du passé, et faire en sorte que celles d’aujourd’hui arrivent jusqu’à nous.

 

LE PARCOURS D’EXPOSITION

©Antoine Guibert pour FIBD / 9e Art +

Dans un voyage historique en six salles, le visiteur fait d’abord la connaissance avec les principaux protagonistes du projet et découvre la genèse de l’ouvrage dont est inspirée l’exposition. Le récit le plonge ensuite dans la campagne amiénoise, en 1931, lorsque Madeleine, fille d’instituteurs de la Somme, va vivre son premier drame : elle voit mourir trois de ses camarades d’école, tués par un obus de la Première Guerre mondiale. C’est aussi l’histoire de l’exode de la famille de Madeleine, son l’engagement, ses premiers actes de résistance, mais aussi son arrestation par la Gestapo à l’âge de 19 ans.

Après la seconde Guerre Mondiale, Madeleine Riffaud rencontre Paul Eluard et Pablo Picasso. Et le visiteur découvre Madeleine Riffaud la poétesse. Grâce à Paul Éluard, elle publie un recueil de poésie, Le Poing fermé. Avec l’aide de Louis Aragon, elle devient grande reporter pour le journal Le Soir puis l’Humanité. Reconnue comme l’une des plus grandes correspondantes de guerre françaises, elle couvre les conflits en Algérie, au Congo et au Viêtnam.

De retour de ses missions à l’étranger, Madeleine Riffaud s’infiltre dans les hôpitaux parisiens et en dénonce les carences dans « Les Linges de la nuit », qui paraît en 1974. À l’aube de ses 70 ans, Raymond Aubrac pousse Madeleine à raconter sa Seconde Guerre mondiale. Ce n’est qu’à la célébration des 50 ans de la Libération, en 1994, que Madeleine Riffaud rend public son engagement dans la Résistance.

Le visiteur s’immerge dans le processus particulier d’élaboration de la BD, Madeleine Résistante. Le scénariste Jean-David Morvan y raconte sa rencontre avec Madeleine Riffaud et les longues heures qu’il passe chez elle à partir de 2018 pour recueillir son foisonnant récit. Il a méticuleusement enregistré ces centaines d’heures de conversation au cours desquelles Madeleine a tout raconté, ne passant aucun détail sous silence, même les plus terribles.

Dans une dernière galerie de portraits de femmes, le visiteur découvre celles qui, hier et aujourd’hui, aux quatre coins du monde et en Moselle, combattent encore et toujours pour des libertés parfois élémentaires. Toutes ces femmes, ces soeurs d’armes de Madeleine Riffaud, qui ont mené ou mènent toujours un combat acharné pour la liberté, méritaient d’être mises en lumière.
Un grand nombre de contenus interactifs, liés à Paul Eluard, dont Madeleine Riffaud était très proche, seront diffusés dans l’auditorium.

Les films de Jorge Amat, Avoir 20 ans en août 44 et Les 7 vies de Madeleine Riffaud y seront aussi projetés.

©Antoine Guibert pour FIBD / 9e Art +
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