Le Centre national de la musique présente un panorama de la diversité en France en 2023

Le Centre national de la musique présente un
panorama de la diversité en France en 2023

Paris, le vendredi 21 juin 2024

Le Centre national de la musique présente un
panorama de la diversité en France en 2023
Ce vendredi 21 juin, le Centre national de la musique (CNM) présentait au
cours d’un déjeuner rassemblant les professionnelles et professionnels de
la musique et des variétés un panorama de la diversité musicale en
France en 2023, dans les champs de la musique enregistrée et du
spectacle vivant.
Au cœur des missions que le législateur a confiées au CNM, le soutien à la
diversité occupe une place centrale dans les activités de l’établissement, en
matière d’observation, d’intervention financière et de services proposés aux
professionnelles et professionnels de la musique et des variétés. Dans le
panorama rendu public ce 21 juin, la diversité musicale est analysée au prisme
de la variété des esthétiques, de la place de la francophonie, du caractère local
ou international de la production, du genre des artistes, mais aussi du modèle
économique de la production et de la diffusion des œuvres et des spectacles.
Une production phonographique riche et diverse, au sein de
laquelle l’offre « locale » et la francophonie occupent une place
importante
Parmi les 169 452 nouveaux titres déclarés en 2023 auprès des organismes de
gestion collective des droits voisins des producteurs phonographiques, 33 831 (soit
20 %) ont été produits et enregistrés en France.
Au sein de cette production française, 44 % des titres sont chantés en français.
Cette proportion est remarquable, dans un contexte où 11 % seulement des titres
déclarés en 2023 sont d’expression francophone, du fait du poids de la
production internationale déclarée en France.
Du point de vue des esthétiques, on notera que la production française est
nettement plus diverse que la production internationale déclarée en France.
Ainsi, les genres les plus populaires (variété-pop, rap et dance-electro)
représentent 57 % des titres produits ou enregistrés en France contre 68 % du total
des titres déclarés. De même, certaines esthétiques représentent une proportion
significative de production française, en comparaison de leur poids dans le
nombre total de titres déclarés : le classique (11 % contre 7 %), le jazz (7 % contre
3 %) et le contemporain (7 % contre 2 %).
Enfin, on ne peut que regretter que la place des femmes dans la production
française reste nettement en retrait par rapport à celle des hommes. En effet, si
l’on met de côté les titres dits « instrumentaux », seuls 30 % des titres produits et
enregistrés en France ont été identifiés comme associés à une voix principale
féminine contre 60 % pour les hommes et 10 % pour les lead mixtes.

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Que ce soit du point de vue des esthétiques ou du genre des interprètes, le
CNM a continué d’agir en 2023 pour inciter à plus de diversité.
À titre d’exemple, ses aides à la production phonographique ont soutenu de
manière volontariste des enregistrements jazz/blues (18 % des projets aidés),
classiques/lyriques (18 %) ou encore musiques traditionnelles/musiques du
monde (6 %). Par ailleurs, le CNM opère depuis 2020 un programme d’aide
aux projets renforçant l’égal accès des femmes et des hommes aux métiers
de la musique, doté de 1,65 million d’euros en 2023 et porté à 1,75 million
d’euros en 2024.
Une offre de spectacles extrêmement riche, reposant sur une
diversité et un équilibre des modèles économiques
L’observation des spectacles de musique et de variétés en France en 2023
montre l’amour des Français et des Françaises pour le « live », puisque parmi ceux
et celles d’entre eux qui déclarent écouter de la musique, 47 % ont assisté à un
concert sur la saison 2022-2023.
Cet appétit de spectacle vivant nourrit une croissance des recettes de billetterie,
totalisant 1,4 milliard d’euros en 2023 (+21 % vs 2022). En effet, si l’offre de
représentations payantes (65 800) a progressé de 5 %, c’est bien la demande qui
porte cette croissance avec un nombre de billets émis sur la période (36 millions
d’entrées) qui a progressé de 11 %, et ce en dépit d’un contexte économique
inflationniste pesant sur le budget des ménages et qui s’est également traduit par
une hausse du billet moyen de 8 % à 41 euros.
L’offre de spectacles en France en 2023 se caractérise par une grande diversité
des esthétiques représentées, où l’humour occupe une place très importante
avec plus d’un quart du total des représentations, suivi par le jazz/blues (12 %), la
variété-pop (11 %) et le rock-metal (11 %), qui cumulent à eux trois plus du tiers de
l’offre. Il convient de préciser que cette étude, réalisée sur la base des données
issues de la taxe sur les spectacles de musique et de variétés, n’intègre pas les
spectacles de musique classique n’entrant pas dans le champ de cette taxe.
Comme les différentes catégories de spectacles obéissent à des modèles
économiques de production et de diffusion très variés et pratiquent des prix
différents, la place des esthétiques dans la répartition des recettes n’est pas la

même que celle occupée dans le volume des représentations. Ainsi, la variété-
pop domine avec 25 % des recettes de billetterie, suivie du rock-metal à 19 % et

du rap à 13 %. Néanmoins, on constate une diversité importante, puisque les
cabarets à 9 % ; l’humour à 9 %, la dance-electro à 7 %, les comédies musicales
à 6 % et le jazz à 4 % représentent une part significative des recettes.
Cette asymétrie se retrouve également dans l’analyse du secteur du live par
nombre d’entrées. Près de 60 % des représentations payantes sont effectuées
dans des jauges de moins de 200 places, qui totalisent 6 % des recettes de
billetterie. Les jauges de 200 à 1 500 entrées représentent 36 % du nombre de
représentations et près de 30 % de la billetterie. Les jauges de 1 500 à 6 000
représentent 5 % des représentations et 30 % de la billetterie. Enfin, les salles de
plus de 6 000 places représentent 1 % de l’offre des représentations et 34 % des
recettes. À travers ces chiffres, on mesure à quel point les différentes catégories
de jauges sont importantes et complémentaires.

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Le CNM, à travers ses dispositifs de soutien, financés notamment par la taxe
billetterie, contribue à la vitalité du secteur du live, ainsi qu’à la diversité des
acteurs et actrices et des esthétiques représentées.
En 2023, 13 247 représentations de moins de 600 places ont ainsi été
soutenues dans le cadre de l’aide à la diffusion en 2023, qui cible son action

sur les spectacles inférieurs à cette jauge. Par ailleurs, l’aide à la création-
production-diffusion soutient de manière significative les esthétiques les

moins représentées (p. ex. : le rap représentait 11 % du total des projets aidés
en 2023 alors qu’il ne représente que 4 % des représentations sur la période)
ou les moins rémunératrices (p. ex. : le jazz-blues représentait 12 % des projets
aidés en 2023 alors qu’il ne représente que 4 % des recettes de billetterie).
Un usage du streaming en expansion, dont la structure d’écoute
portée par le rap et la francophonie, reflète une audience jeune.
48 % des Français et des Françaises déclarant écouter de la musique le font via
une offre de streaming audio gratuite ou payante, et 46 % d’entre eux ont entre
15 et 34 ans. Ensemble, ils ont généré une écoute de titres sur les plateformes en
France en hausse de 11 % entre 2022 et 2023 (65,9 milliards de streams sur la
période).
Une vitalité qui repose pour une part non négligeable sur les nouveautés (titres
inférieurs à 12 mois d’existence) qui représentent 27 % des 10 000 titres les plus
streamés sur la période.
Du côté des esthétiques, on retrouve dans ce même Top 10 000 les trois genres
les plus présents dans la production phonographique, avec une prédominance

très forte du rap (46 % des streams), puis de la variété-pop (19 %) et de la dance-
electro (11 %), ex æquo avec le rock-metal (11 %). La suite du classement fait

toutefois apparaître des esthétiques moins fortement représentées en
production : le R’n’B-soul (8 %), l’afro (2 %) et le latino (2 %).
À l’inverse, certaines esthétiques, représentées de manière significative en
production, occupent une place très minoritaire dans les écoutes : la musique
classique, le jazz-blues et le reggae cumulent seulement 2 % des streams à eux
trois. Toutefois, il est très intéressant de noter que le volume d’écoute de ces
esthétiques a progressé de 26 % en 2023, à un rythme plus de deux fois supérieur
à la croissance des écoutes du Top 10 000.
Concernant la langue chantée, la place du rap, genre majoritairement
interprété en français, assoie la francophonie comme majoritaire dans l’écoute
de streams (56 % du top 10 000).
Enfin, s’agissant de la place des artistes féminines, les écoutes traduisent la
tendance observée en production avec 73 % des écoutes portant sur un titre
associé à une voix principale masculine.
L’usage du streaming en France, quoique particulièrement dynamique, n’a
pas encore trouvé sa maturité notamment du point de vue de sa capacité
à toucher toutes les classes d’âge. Avec l’ensemble du secteur professionnel
de la musique et des variétés, le CNM entend agir, aux côtés des plateformes
de streaming, pour accompagner un déploiement de l’usage contribuant à
une plus large exposition de la diversité musicale française.

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Le Centre national de la musique en quelques mots
Le Centre national de la musique a pour mission de garantir la diversité et la
liberté de la création musicale. Grâce à des dispositifs d’aides financières et
non financières, il soutient les auteurs et les autrices, les compositeurs et les
compositrices, les artistes et les professionnelles et professionnels qui les
accompagnent, pour leur permettre d’aller à la rencontre de tous les publics,
en France et à l’international.
Le soutien apporté par le CNM est opéré au travers de dispositifs répondant
aux divers besoins de la filière musicale dans toutes ses composantes (musique
enregistrée, spectacle vivant de musique et de variétés, édition musicale,
auteurs, autrices, compositeurs, compositrices, etc.) et toutes ses esthétiques.
Cet accompagnement prend également la forme d’activités d’observation,
d’études et de prospective, d’information, de formations professionnelles, ainsi
que d’éditions spécialisées. Le Centre national de la musique accompagne
également la filière de la musique et des variétés à la rencontre de ses
transformations : actions en faveur de l’égalité femmes-hommes, de la
transition écologique, de l’innovation et de la diffusion de la musique sur le
territoire et à l’international.

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