C’est L’Express qui a appris à Paul McCartney, lors d’une interview à l’occasion de la sortie, le 14 octobre, de son nouvel album, New (Universal), qu’en 1969, son idole, Jimi Hendrix, lui avait proposé d’enregistrer avec lui et Miles Davis. Réactions à chaud
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[Exclusif] Le 21 octobre 1969, Jimi Hendrix, Miles Davis et le batteur Tony Williams envoient un télégramme à Paul McCartney, grand fan de Jimi. “Nous enregistrons ensemble ce week-end à New York – STOP – Que dirais-tu de nous rejoindre à la basse? – STOP – Peace…” Le 22 octobre, Peter Brown, un responsable du label des Beatles, répond à la place de McCartney: “Référence câble reçu de Jimi Hendrix, Davies [sic] et Williams. Paul McCartney est absent de Londres pour vacances, son retour n’est pas prévu avant deux semaines.”
En découvrant ces documents, l’ex-Beatles est sous le choc: “Je rêve?! C’est une blague? Où avez-vous trouvé ça?!” Ils viennent de Yazid Manou, un spécialiste français d’Hendrix, qui les a dénichés sur les sites de deux Hard Rock Café, l’un à Key West (Floride), en 2005, l’autre à Prague (République Tchèque), en 2012. “Comment est-ce possible? Jimi! Jimi voulait jouer avec moi et je l’apprends là? Pourquoi?”
Paul McCartney a brièvement évoqué (à 42’22”) ce rendez-vous manqué le 8 octobre, dans l’émission radio du célèbre Howard Stern (l’écouter ci-dessus), aux Etats-Unis, indiquant qu’il a en effet reçu quelques jours plus tôt la visite d’une journaliste, qui lui a montré le télégramme de Jimi Hendrix. La journaliste de L’Express…
McCartney réalise soudain que ce jour-là, le 21 octobre 1969, était spécial: “Une radio américaine venait d’annoncer que j’étais mort et ça a fait le tour du monde. C’était tendu avec les Beatles, je suis parti me cacher dans ma ferme en Ecosse. J’étais injoignable… Et ce télégramme ne m’est jamais parvenu! Je rêvais d’être sur scène avec Jimi. On se connaissait. Je me souviens d’un concert au Speakeasy, à Londres, en 1966: Jimi était bouleversant, inclassable, je me souviens qu’il avait chanté sa fameuse version de Hey Joe et un morceau de Howlin’ Wolf”. Je n’ai jamais joué avec lui; je pensais qu’on avait toute la vie devant nous. Et il est mort un an après, à 27 ans. Quand, en 1967, j’ai été directeur artistique du Festival de Monterey, c’est moi qui l’ai invité.”
Inconnu aux Etats-Unis, Hendrix explosera grâce à ce concert. “Qu’aurait-on fait, Jimi, Miles, Tony et moi dans un studio? J’aurais voulu jouer de la guitare plutôt que de la basse. Avec Jimi, il n’y avait pas de limites: il a réuni le rock psychédélique, le blues électrique, le gospel, et sa technique reste indépassable. Depuis 40 ans, j’évoque son génie dans tous mes concerts.”
Ému, McCartney bafouille: “C’est à la fois mon plus grand rendez-vous raté et une nouvelle qui m’inspire déjà des chansons.”
Paul McCartney est l’un des témoins du documentaire inéditHear My Train A Comin, consacré à Jimi Hendrix, qui sort le 4 novembre (Sony).
Remerciement spécial pour le journal L’express