LILLIAN GISH Du 4 septembre au 8 octobre 2024 À la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

LILLIAN GISH

The Wind (Le Vent) de Victor Sjöström (1928) © The Museum of Modern Art Film Stills Archive

Lillian Gish est l’une des stars du cinéma américain qui a le plus fasciné le public tout au long de ses 75 ans de carrière. Qualifiée « d’institution américaine » par le critique de théâtre américain Brooks Atkinson, celle qui a été une pionnière de l’art cinématographique et l’une des plus grandes actrices de l’ère du cinéma muet, a poursuivi sa carrière dans le parlant et à la télévision jusque dans les années 1980. La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé lui rend hommage au sein d’une rétrospective inédite en ciné-concert qui se tiendra du 4 septembre au 8 octobre 2024. Une vingtaine de films, dont quelques parlants comme The Night of the Hunter (Charles Laughton, 1955) et The Whales of August (Lindsay Anderson, 1987), seront présentés par des historiens du cinéma. Une conférence sur la carrière de l’actrice sera donnée par Janet Bergstrom, professeure en études cinématographiques à UCLA (Los Angeles). La projection de Naissance d’une nation sera suivie d’un débat mené par Richard Peña, professeur émérite en études cinématographiques à la Columbia University (New York) et ancien programmateur du Film Society of Lincoln Center (New York). Enfin, le cycle comprendra la projection du film-portrait de Lillian Gish par Jeanne Moreau (1983) et The Wind (Victor Sjöström, 1928) sera présenté dans la toute nouvelle restauration menée par le MoMA. Un événement à ne pas manquer !

Recommandée à David W. Griffith par une certaine Mary Pickford, Lillian Gish débute sa carrière à l’âge de 18 ans en 1912, en compagnie de sa sœur de 14 ans Dorothy, dans un court métrage où elles interprètent deux sœurs terrifiées par une menace invisible : An Unseen Enemy. Les deux sœurs ont de l’expérience, elles évoluent au théâtre depuis déjà plusieurs années, et partageront l’affiche au cinéma à plusieurs occasions, notamment dans Hearts of the World (Cœurs du monde, 1918), « une histoire authentique de la guerre mondiale », et Orphans of the Storm (Les Deux orphelines, 1921) qui met en scène un déchaînement de passions sous la Révolution française, toujours réalisés par Griffith. Le réalisateur est le maître absolu de son art grâce à sa fidèle troupe d’acteurs et de techniciens et sa vision de l’art cinématographique. Il forme une multitude d’acteurs et d’actrices légendaires : Mary Pickford, Blanche Sweet, Mae March, Douglas Fairbanks et, bien sûr, Lillian Gish.

Orphans of the Storm (Les Deux Orphelines) de D. W. Griffith (1921) © Droits réservés

Au fur et à mesure de ses apparitions, elle s’impose par son jeu à la fois fin, lumineux et magnétique, cultivant l’image de la jeune fille en détresse, pure et éthérée, courageuse et déterminée, dans les près de quarante films qu’ils tournent ensemble. Les critiques la saluent comme l’égale des plus grandes actrices de théâtre européennes, Eleanora Duse et Sarah Bernhardt. Les écrivains Theodore Dreiser et Francis Scott Fitzgerald lui vouent une profonde admiration.

The Birth of a Nation (Naissance d’une Nation) de D. W. Griffith (1915) © Droits réservés

 

Alors que Griffith pose les jalons d’une structure cinématographique qui fait basculer le cinéma primitif dans le cinéma contemporain avec les succès triomphaux des récits épiques The Birth of a Nation (Naissance d’une nation, 1915) et Intolérance (1916), Lillian Gish s’impose par l’intensité de son jeu dramatique qui atteint son apogée dans Broken Blossoms (Le Lys brisé, 1919), A Romance of Happy Valley (Le Roman de la vallée heureuse, 1919) et Way Down East (À travers l’orage, 1920). Elle devient une figure incontournable du cinéma américain, tourne avec d’autres réalisateurs comme Henry King dans The White Sister (Dans les laves du Vésuve, 1923) ou Fred Niblo dans The Enemy (L’Ennemie, 1927) et commence à assumer le contrôle artistique des films. En 1920, elle réalise un long métrage, Remodeling Her Husband (aujourd’hui perdu) avec sa sœur Dorothy comme interprète. En contrat avec la MGM, elle peut désormais se permettre de choisir ses sujets et ses réalisateurs, ce sera King Vidor (La Bohème, 1926) et Victor Sjöström (La Lettre écarlate, 1926, Le Vent, 1928) qui signeront les derniers chefs-d’œuvre du cinéma muet.

The Scarlet Letter (La lettre écarlate) de Victor Sjöström (1926) © Droits réservés

 

Après l’avènement du son, loin d’être une actrice vieillissante comme le suggère la MGM, elle retourne sur les planches du théâtre et fait plusieurs apparitions marquantes à la télévision et au cinéma, notamment en 1955 face à Robert Mitchum dans l’unique et magnifique film de Charles Laughton The Night of the Hunter (La Nuit du chasseur) ou chez Vincente Minnelli dans The Cobweb (La Toile d’araignée) avec Lauren Bacall et, en 1987, aux côtés d’une autre prodigieuse actrice, Bette Davis, dans The Whales of August de Lindsay Anderson, son dernier film. Tout au long de sa vie, Lillian Gish a défendu la préservation du cinéma et joué un rôle déterminant dans l’acquisition des films de David W. Griffith par le MoMA. Interviewée par Jeanne Moreau en 1983, elle évoque leur relation, l’influence qu’il a eu sur sa carrière et sur sa vie et le plaisir qu’elle a eu de jouer ses plus grands rôles, au cinéma comme au théâtre.

 

La projection des films de cette rétrospective inédite sera accompagnée par des pianistes issus de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris).

Broken Blossoms (Le Lys brisé) de D. W. Griffith (1919) © Droits réservés

Tarifs :

Billet couplé 1 séance de cinéma + accès aux espaces d’exposition :

Tarif plein : 7 € ; Tarif réduit : 5,50 € ; Moins de 14 ans : 4,50 €

Carte 5 places (valable 3 mois) : 20 €

Horaires Salle Charles Pathé et Expositions :

Mercredi et jeudi 14h – 19h
Mardi et vendredi 14h – 20h30
Samedi 11h30 – 19h

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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