BERTRAND DELANOE J’apprends avec tristesse la disparition du danseur et chorégraphe parisien Jean Babilée.RIP
Paris, le 31 janvier 2014
COMMUNIQUÉ DE PRESSE J’apprends avec tristesse la disparition du danseur et chorégraphe parisien Jean Babilée.Formé à l’Opéra de Paris, il s’était rapidement imposé par sa technique, sa présence et sa grâce comme l’un des danseurs les plus doués de sa génération. Egalement chorégraphe et acteur, toujours très jaloux de sa liberté, lui qui aimait à dire « La danse doit vous coller à la peau ou cesser », avait su transmettre au public parisien toute l’exigeante beauté de son art.
A son épouse, à sa fille et à ses proches, j’adresse au nom des Parisiens comme en mon nom personnel, mes condoléances les plus sincères. |
Jean Babilée est un danseur, chorégraphe et acteur français, né le dans le 6e arrondissement de Paris et mort le (à 90 ans)1,2.
Sommaire
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Biographie[modifier | modifier le code]
Né Jean-René-Albert-William Gutmann3, il est formé à l’École de danse de l’Opéra de Paris de 1936 à 1940. Ayant choisi comme nom de scène le nom de sa mère, Babilée, il débute aux Ballets de Cannes en 1940, travaille à l’Opéra de Paris comme second quadrille tout en prenant des cours particuliers avec Victor Gsovsky. La Seconde Guerre mondiale interrompt sa carrière. Il entre dans la Résistance et se bat en Touraine. Il intègre à laLibération les Ballets des Champs-Élysées dirigés par Roland Petit et Janine Charrat, où il se révèle rapidement comme l’un des plus grands danseurs de sa génération. Il y crée notamment en 1946 Le Jeune Homme et la Mort, sur une chorégraphie de Roland Petit, aux côtés de la danseuse Nathalie Philippart, avec laquelle il aura une fille, Isabelle.
Il chorégraphie lui-même plusieurs ballets avant de quitter la troupe en 1949. Il fonde en 1956 sa propre compagnie, tout en continuant à se produire sur scène, à l’Opéra de Paris et à la Scala de Milan. Il apparaît régulièrement au théâtre et au cinéma à partir des années 1960, sans pour autant renoncer à la danse. Directeur artistique du Ballet du Rhin le temps d’une saison, en 1972, il danse entre autres pour Maurice Béjart Life de 1979 à 1985 et reprend son ballet-fétiche (interprété plus de 200 fois), Le Jeune Homme et la Mort, en 1983 au théâtre du Châtelet. En 1987, il retrouve sa partenaire des débuts, Janine Charrat, pour un spectacle au Centre Georges-Pompidou : Inventaire d’Alain Germain.
Il se remarie en 2000 avec Zapo, danseuse, chorégraphe et cinéaste, et adopte officiellement le nom de Babilée. Il fait sa dernière apparition sur scène en 2003 dans le spectacle du chorégraphe Josef Nadj, Il n’y a plus de firmament, mettant fin à une carrière d’une exceptionnelle longévité.
Un documentaire, Le Mystère Babilée lui a été consacré par Patrick Bensard en 2000.
Danse[modifier | modifier le code]
- En tant qu’interprète
- Le Spectre de la rose, chorégraphie de Michel Fokine
- 1945 : Jeu de cartes, chorégraphie de Janine Charrat (création)
- 1946 : Le Jeune Homme et la Mort, chorégraphie de Roland Petit (création), théâtre des Champs-Élysées
- La Rencontre ou Œdipe et le Sphinx, chorégraphie de David Lichine (création)
- Le Portrait de Don Quichotte, chorégraphie d’Aurél Milloss (création)
- Mistère d’Aurél Milloss (création)
- Giselle, chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot
- 1956 : Mario e il mago, mise en scène de Luchino Visconti, chorégraphie de Léonide Massine, Scala
- 1979-1985 : Life, chorégraphie de Maurice Béjart
- 1989 : L et eux… la nuit chorégraphie de François Verret
- En tant que chorégraphe
- 1948 : L’Amour et son amour, musique de César Franck, avec Jean Babilée et Nathalie Philippart
- 1948 : Divertimento, musique de Jean-Michel Damase, avec Jean Babilée et Janine Morin
- 1949 : Till Eulenspiegels, musique de Richard Strauss
- 1955 : Balance à trois, musique de Jean-Michel Damase, avec Yvette Chauviré, Violette Verdy, Jean Babilée et Alexandre Kalioujny
- 1955 : Sables, musique de Maurice Le Roux, avec Jean Babilée, Yowanska Bregovich et Claire Sombert
- 1956 : Le Caméléopard, musique d’Henri Sauguet, avec Jean Babilée et Dick Sanders
Théâtre[modifier | modifier le code]
- 1959 : La Descente d’Orphée de Tennessee Williams, mise en scène Raymond Rouleau, théâtre de l’Athénée
- 1960 : Le Balcon de Jean Genet, mise en scène Peter Brook, théâtre du Gymnase
- 1963 : La Reine verte de Maurice Béjart, musique Pierre Henri, théâtre Hébertot
- 1969 : Charlie de Donald Driver, mise en scène Jean Babilée, théâtre des Nouveautés
- 1971 : Histoire du soldat de Charles-Ferdinand Ramuz, mise en scène Jean-Marie Simon, théâtre de la Tempête
- 1986 : La Tour de Babel, détails d’après Patricia Buzzi, mise en scène Georges Aperghis, chapelle des Pénitents blancs (Avignon)
- 1987 : Inventaire d’Alain Germain, Centre Georges-Pompidou
- 2003 : Il n’y a plus de firmament, mise en scène et chorégraphie Josef Nadj, théâtre de la Ville
Filmographie[modifier | modifier le code]
Cinéma[modifier | modifier le code]
- 1952 : Le Poignard, court-métrage de Jean Benoît-Lévy
- 1953 : Le Métier de danseur, court-métrage de Jacques Baratier
- 1958 : Auditorium, court métrage de Michel Drach
- 1960 : Les Loups dans la bergerie de Hervé Bromberger
- 1961 : Pleins feux sur l’assassin de Georges Franju
- 1961 : Amélie ou le Temps d’aimer de Michel Drach
- 1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier
- 1967 : Le Fratricide court métrage de Charles Belmont
- 1976 : Duelle de Jacques Rivette
Télévision[modifier | modifier le code]
- 1967 : Le Golem (du roman de Gustav Meyrink), téléfilm de Jean Kerchbron
- 1973 : La Ligne d’ombre de Georges Franju
Distinctions[modifier | modifier le code]
- Commandeur des Arts et Lettres
- Officier de l’ordre national du Mérite
- Chevalier de la Légion d’honneur
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- André Boll, Jean Babilée, Robert Laffont, 1956
- Sarah Clair 4, Jean Babilée ou la Danse buissonnière, Van Dieren, 1995 (ISBN 2-911087-00-3)
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Jean Babilée sur Les Archives du spectacle
- (en) Jean Babilée sur l’Internet Movie Database
- Jean Babilée sur Les Gens du cinéma
Notes et références[modifier | modifier le code]
- ↑ Rosita Boisseau, « Jean Babilée, mort du « fou dansant » [archive] », Le Monde, 31 janvier 2014.
- ↑ AFP, « Décès du danseur et chorégraphe Jean Babilée [archive] », Le Figaro, 31 janvier 2014.
- ↑ Ou Gutman selon les sources.
- ↑ Sœur de Jean Babilée.