« We Are Born To Try, That’s Who We Are ». Le titre générique de l’album résonne comme un manifeste. Leur deuxième album sonne comme une revanche. Pauline et Florent ont perdu en naïveté après avoir subi de plein fouet la dictature du cool et les remarques sur leur physique. Leur nouveau mantra ? Plus question de s’excuser d’être là ! Part-Time Friends nous avait laissé attendri par ses ballades folk aux mélodies naïves et efficaces.
A l’écoute de leur nouvel album « Born To Try », le public sera surpris d’entendre plus distinctement la voix de Florent ainsi qu’un son plus musclé par des synthés organiques et des guitares électriques.
« Le premier album aurait pu sonner comme ça mais on n’avait pas osé le faire à l’époque », ajoutent-ils. Leur participation au dernier Chantiers des Francos leur a laissé l’opportunité de se reconstruire et de repenser leur son. Part-Time Friends convoque le souvenir des groupes qu’ils écoutaient ados avec un son, décomplexé et assumé, hérité des nineties.
« Le retour des eighties a duré plus longtemps que les eighties, pour le pire comme le meilleur. Certains font la blague en jouant sur l’attitude et le second degré, mais on ne s’est jamais retrouvés /à-dedans», précise Florent. Leurs chansons ont le goût des grosses productions pop mais conservent le charme du fait maison, fragile et touchant, d’un groupe comme Daughter. Ils se sont même payé le luxe d’enregistrer leur nouveau single « Streets & Staries » à Los Angeles, à l’issue d’un atelier d’écriture, à l’invitation d’un éditeur américain.
Pour le reste, ils se sont retrouvés avec la même équipe, à Monmouth au Pays de Galles, dans de meilleures conditions que pour leur premier album. Entre temps, Tom Manning, à la réalisation, s’est offert le mythique studio Monnow Valley où il travaillait comme assistant. C’est à cet endroit qu’Oasis a enregistré son premier single« Supersonic » (dont la pochette a été shootée à l’endroit même où ils ont posé leurs claviers, ndlr) puis l’album « Definitely Maybe ». Il y a eu aussi Simple Mincis, Black Sabbath ou encore Stereophonics. Certains titres sont un clin d’œil assumé au trio The XX, dans le placement des voix notamment(« 1 Don’t Minci»). Ailleurs ils provoquent la rencontre de T-Rex et Outkast (« La La La in LA ») ou convoquent le souvenir des groupes Smashing Pumpkins
(« Ghost Away ») et Future Islands (« Born To Try »). Seul le morceau « Here That Sound », coécrit avec Dan Black, rappelle l’esthétique folk du premier album, en écho à« Summertime Burns» qu’ils avaient enregistré ensemble. Les textes parlent de rupture consommée, de petite déprime et du besoin de revenir à l’essentiel. Pauline et Florent se sont souvent sentis perdus dans un monde trop grand pour eux – à l’image de la pochette de l’album shootée au Japon et signée du photographe australien Ben Thomas, fraichement nommé « Hasselblad Master 2018 ».
La nouveauté, c’est qu’ils sont plus soudés que jamais.