Marcel Amont nous a quittés RIP
Marcel Amont
Marcel Amont (pour l’état civil Marcel Jean-Pierre Balthazar Miramon), né le à Bordeaux (Gironde) et mort le à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine)1, est un chanteur et un acteur français qui connaît le succès durant les années 1960 et 19702.
Au début des années 2020, il est considéré, avec Line Renaud et Hugues Aufray, comme un des derniers grands représentants du music-hall en France.
Biographie[modifier | modifier le code]
Fils de Modeste Miramon et de Romélie Lamazou — paysans autodidactes natifs d’Etsaut dans la vallée d’Aspe, installés dans la capitale girondine et reconvertis, lui en employé des chemins de fer, elle en infirmière3 —, Marcel Amont naît à Bordeaux. Il hésite, après le baccalauréat, entre le professorat d’éducation physique et le Conservatoire d’art dramatique. La comédie, puis finalement la chanson, l’emporteront sur le sport. À la fin de 1950, ayant fait le tour des activités artistiques bordelaises, il part pour Paris, où il se fait peu à peu un nom dans la plupart des cabarets des deux rives (Villa d’Este, La Fontaine des Quatre-Saisons, etc.)4.
Années 1950[modifier | modifier le code]
En 1953, il fait la tournée de Jean Nohain en première partie de Philippe Clay. Il manque de mourir après le spectacle de Bordeaux et doit faire un an de sanatorium5. C’est en 1956 qu’il rencontre véritablement le succès. Son premier disque, Escamillo, est un tube. Il passe à l’Olympia en première partie d’Édith Piaf : d’abord engagé comme « supplément au programme », il est sacré « révélation de l’année » et termine cinq semaines plus tard en deuxième position sur l’affiche. Porté par ce succès, il enregistre son premier disque en public et obtient le Prix de l’Académie Charles-Cros en même temps que Serge Gainsbourg et Juliette Gréco. Il débute également au cinéma aux côtés de Brigitte Bardot dans La mariée est trop belle. On voit souvent Marcel Amont dans la célèbre émission télévisée 36 chandelles.
Il poursuit ensuite les succès, avec Julie en 1957, mais surtout deux grands tubes : en 1958, Tout doux tout doucement (Frank Gérald, Pierre Delanoë / Troxel, Christopher, Ellis) adaptation française du succès américain des Fleetwoods Come Softly To Me, et, en 1959, l’une de ses chansons les plus emblématiques, Bleu, blanc, blond (Jean Dréjac / Hal Greene, Dicks Wols), adaptation française du succès américain de Johnny Tillotson True, True Happiness.
Années 1960[modifier | modifier le code]
Il entame les années 1960 avec d’autres tubes, à l’image des Bleuets d’azur en 1960, et surtout du tube Dans le cœur de ma blonde, l’année suivante.
En 1962, il donne son premier récital à Bobino pendant trois mois et demi, à guichets fermés ; outre ses propres textes, il crée plusieurs chansons signées Claude Nougaro (Le Balayeur du roy, Porte-plume, Le Tango des jumeaux, Le Jazz et la java).
La même année, Charles Aznavour lui signe Le Mexicain, qui rencontre un immense succès, étant classé plusieurs semaines no 1 des ventes. Ce tube est considéré comme le plus grand de sa carrière. Il lui écrit ensuite Moi le clown, qui rencontre un certain succès également.
En 1965, il est de retour à l’Olympia pour cinq semaines. Innovation très remarquée : dans sa mise en scène, il fait évoluer autour de lui des danseuses. Cette même année, il signe Maria et le pot au lait, chanson fantaisiste qui sera classée dans les charts.
Le , il anime la première émission en couleur de l’histoire de la télévision française, Amont Tour.
Années 1970[modifier | modifier le code]
En 1970, à l’Olympia, toujours en compagnie de ses danseuses et choristes, il s’entoure de cascadeurs et utilise des écrans géants pour certaines mises en scène. Le succès est tel que le spectacle dure cent jours. Il incarne alors le jeune chanteur dynamique, souriant et léger, au répertoire à la fois scénique et populaire. Il prépare une comédie musicale et pour cette raison décline les offres d’un producteur américain et de la BBC.
En 1971, il enregistre L’amour ça fait passer le temps, qui s’écoule à plus de 500 000 exemplaires6. S’ensuivent, avec un succès plus modéré, Monsieur, et Benjamin le bienheureux, écrit par Éric Charden.
En 1974, il est l’animateur de l’émission dominicale Toutankhamont. En 1975, il crée sa comédie musicale Pourquoi tu chanterais pas aux Bouffes Parisiens à Paris, mais celle-ci ne rencontre pas le succès. Alors qu’il se trouve dans le creux de la vague, son ami Georges Brassens lui donne la chanson Le Chapeau de Mireille, qui devient un classique.
Dans les années 1960 et 1970, il participe à de très nombreuses émissions de variétés, notamment celles de Maritie et Gilbert Carpentier.
Années 1980[modifier | modifier le code]
En 1980, il fait partie des candidats de la présélection française pour le Concours Eurovision de la chanson avec la chanson Camarade vigneron. Le , lors de la finale de la présélection sur TF1, présentée par Évelyne Dhéliat, il se classe 4e sur six candidats à la suite des votes des téléspectateurs.
Dans les années suivantes, malgré des chansons écrites par Julien Clerc, Alain Souchon ou Maxime Le Forestier, il se fait plus rare médiatiquement, mais se produit en tournée dans le monde entier, notamment au Japon, en Russie, à San Francisco ou à Rome.
En 1989, il revient à l’Olympia et sort un livre et un album en béarnais.
Années 1990[modifier | modifier le code]
Dans les années 1990, la nostalgie aidant, il réapparaît en France, notamment grâce au duo humoristique Les Vamps, qui parlent beaucoup de lui et de son tube Bleu, blanc, blond.
Il continue à se produire sur scène durant la décennie, mais on le voit encore plus souvent à partir des années 2000.
Années 2000[modifier | modifier le code]
Ainsi, en 2006, il revient avec un nouvel album, Décalage horaire, signant des duos avec Agnès Jaoui, Gérard Darmon, Didier Lockwood, Biréli Lagrène.
En 2007, il retrouve l’Olympia, 50 ans après son premier passage, et participe l’année suivante à l’enregistrement d’Enfantillages, album pour enfants de Guillaume Aldebert, qu’il rejoint à l’Olympia.
Entre 2008 et 2010, pendant deux ans, il est l’une des têtes d’affiche de la tournée Âge tendre, la tournée des idoles pour les saisons 3 et 4, notamment en compagnie d’une autre étoile du music-hall, son amie Annie Cordy.
En , il fête ses 80 ans par une série de récitals à la Grande Comédie à Paris.
Années 2010[modifier | modifier le code]
En 2010, il participe à l’album pour enfants Les Larmes de crocodile, d’Emma Daumas, écrivant plusieurs textes et chantant un duo avec elle7, sur des musiques de son fils, Mathias Miramon.
En 2012, après la publication d’un livre de souvenirs intitulé Sur le boulevard du temps qui passe, il publie Il a neigé, un livre illustré des photos issues principalement de ses albums personnels. Il effectue sa rentrée parisienne à l’Alhambra le pour fêter ses plus de 60 ans de carrière. Il propose un spectacle vivant, entre le stand-up et le tour de chant.
En 2013, sa chanson Il a le maillot jaune figure dans la bande originale du film La Grande Boucle réalisé par Laurent Tuel. La même année, il participe au clip Parce que la nuit, une chanson du collectif Les Marguerites contre Alzheimer, destinée à aider la lutte contre la maladie.
En , Marianne Mélodie/Universal Music sort le double CD Anthologie (succès de 1959 à 1975). En , il sort son 7e livre, Lettre à des amis, qui rassemble des lettres fictives envoyées aux personnes qu’il aime et qu’il a connues pour la plupart. Parmi les destinataires : Charles Aznavour, Maurice Chevalier, Yves Montand, Alain Souchon, François Morel, Antoine de Caunes, entre autres.
De à , il participe au 10e anniversaire de Âge tendre, la tournée des idoles, puis à la croisière de la même tournée, en .
À la fin de 2017, paraît son 8e livre, À l’ombre de La Fontaine, préfacé par François Morel et André Bercoff.
En 2018, il lance un nouveau spectacle, Marcel raconte et chante Amont, qui mélange stand-up et tour de chant, dans lequel il se confie sur sa vie (mise en scène Éric Théobald, pianiste Léandro Aconcha). Il s’installe d’ à à L’Alhambra de Paris tous les dimanches.
Le , il sort un nouvel album, Par-dessus l’épaule, où il reprend ses succès avec certains de ses auteurs, dont Charles Aznavour, qui signe là son dernier enregistrement, mais également Alain Souchon, Maxime Le Forestier, Aldebert, Francis Cabrel, François Morel, Igit, et son propre fils, Mathias Miramon.
Le , il fête ses 90 ans lors d’un concert exceptionnel à l’Alhambra en compagnie d’une vingtaine d’invités, dont Maxime Le Forestier, Serge Lama, Laurent Baffie, Gérard Lenorman, Nicoletta, Bernard Montiel, Gérard Darmon, Michel Jonasz, Igit, Christophe, Ivan Levaï, François Morel, Alex Vizorek, Raphaël Mezrahi, Michèle Torr, Georges Chelon et André Bercoff.
Le paraît son 9e livre, Les Coulisses de ma vie (éditions Flammarion), écrit à quatre mains avec son fils, Mathias Miramon. En octobre, est diffusé sur Planète+ le documentaire Pourquoi nous détestent-ils, nous les vieux ?.
Années 2020[modifier | modifier le code]
Le , il est président du jury du 10e prix Georges-Moustaki.
En paraît son 10e livre, Mirlitontaines et chansons oubliées (éditions du Mont-Ailé), illustré de dessins de l’auteur.
En octobre 2021, il publie pour la première fois un roman, Adieu la belle Marguerite, aux éditions Cairn.
Discographie[modifier | modifier le code]
- 1956 : Escamillo (Georges Coulonges / Christian Roi)
- 1957 : La Chanson du grillon (Jean Dréjac)
- 1958 : Julie (Jacques Datin / Maurice Vidalin)
- 1958 : L’Amour en mer (Michel Rivgauche)
- 1959 : Tout doux, tout doucement (Frank Gérald, Pierre Delanoë / Troxel, Christopher, Ellis) adaptation française du succès américain des Fleetwoods Come Softly To Me
- 1959 : Bleu, blanc, blond (Jean Dréjac/Hal Greene, Dicks Wols), adaptation française du succès américain de Johnny Tillotson True, true happiness
- 1960 : Les Bleuets d’azur (Jacques Larue / Guy Magenta)
- 1961 : Dans le cœur de ma blonde (Jean Dréjac / N. Petty)
- 1962 : Le Mexicain (parfois intitulée Un Mexicain) (Jacques Plante / Charles Aznavour)
- 1963 : Moi le clown (Jacques Mareuil, Charles Aznavour)
- 1965 : Maria et le pot au lait (Marcel Amont)
- 1965 : Au bal de ma banlieue (Jean Dréjac)
- 1967 : Samba d’été (Marcos Valle, Michel Pécarrère)8
- 1967 : Dans 45 ans (Michel Pécarrère / John Lennon,Paul McCartney) adaptation française de When I’m Sixty Four
- 1970 : Le Monsieur qui volait (Claude Nougaro, Marcel Amont)
- 1971 : L’amour ça fait passer le temps (Jean-Michel Rivat, Franck Thomas / Roland Vincent)
- 1971 : Monsieur (Gilles Thibault / Jacques Renard)
- 1971 : Benjamin le bienheureux (Yvan Dessca / Eric Charden)
- 1971 : C’est aujourd’hui dimanche (Bernard Estardy, Jean-Michel Rivat / Franck Thomas)
- 1974 : Y a toujours un peintre (Jean-Michel Rivat / Roland Vincent)
- 1974 : Le Chapeau de Mireille (Georges Brassens)
- 1975 : Les Artistes (Marcel Amont, Jacques Revaux / Roland Vincent)
- 1976 : La musique est de retour (Marcel Amont, M. Jourdan /Gustin)
- 1977 : On ne guérit pas de son enfance (Marcel Amont / Michel Cywie)
- 1979 : Viennois (Alain Souchon)
- 1979 : Paris rombière (François Cavanna / Roland Vincent)
- 1979 : Pour traverser la rivière (Gilles Vigneault)
- 1979 : La Galère (Maxime Le Forestier / Julien Clerc)
- 1982 : Demain j’arrête de fumer (Marcel Amont)
- 1985 : Le Tam-tam des gorilles (Lana et Paul Sebastian / Sylvain Lebel) (45 tours pour enfants)
- 1991 : Sympathic (Marcel Amont)
- 2006 : Démodé (Marcel Amont / Philippe Loffredo)
- 2009 : Il a neigé (Marcel Amont / Mathias Miramon)
- 2018 : Par-dessus l’épaule (Igit)
Les titres de Marcel Amont font partie du catalogue d’Universal.
Discographie occitane en béarnais[modifier | modifier le code]
Marcel Amont, fidèle à ses origines béarnaises, a enregistré de nombreux disques en béarnais ; ces disques contiennent aussi bien des chansons traditionnelles que des textes des auteurs classiques de la littérature béarnaise et gasconne, tels que Jacob de Gassion, Xavier Navarrot, Alexis Peyret ou Simin Palay. Cet engagement en faveur des lettres béarnaises et occitanes s’est cristallisé dans son livre Comment peut-on être gascon ?.
Filmographie[modifier | modifier le code]
- 1956 : La mariée est trop belle, de Pierre Gaspard-Huit
- 1961 : Conduite à gauche, de Guy Lefranc
- 1973 : Molière pour rire et pour pleurer, de Marcel Camus (feuilleton TV)
- 1975 : Toutankhamon
- 1981 : On demande grand-père gentil et connaissant des trucs, de Gisèle Braunberger d’après Georges Coulonges9
- 1983 : La Veuve rouge, d’Édouard Molinaro
- 1984 : Les Maîtres du soleil, de Jean-Jacques Aublanc
- 1984 : Le Montreur d’ours, de Jean Fléchet
- 1992 : Le Cadeau de la rentrée, d’AB Productions
- 2012 : Aïcha (téléfilm), de Yamina Benguigui
- 2014 : Le Sang de la vigne (série télévisée, épisode Chaos dans le vin noir), de Marc Rivière
Publications[modifier | modifier le code]
- Une chanson, qu’y a-t-il à l’intérieur d’une chanson ? (Seuil, 1989)
- Ça se dit, ça s’écrit, ça se chante (Éd. Christian Pirot, 2000)
- Comment peut-on être gascon ? (Éd. Atlantica, 2001)
- Les Plus Belles Chansons de Gascogne (Éd. Sud-Ouest, 2006)
- Sur le boulevard du temps qui passe (Éd. Christian Pirot, 2009)
- Il a neigé (Éd. Didier Carpentier, 2012)
- Lettres à des amis (Éd. Chiflet & Cie, 2014)
- À l’ombre de La Fontaine (Éd. Académie Alphonse Allais 2017)
- Les Coulisses de ma vie (Éd. Flammarion, 2019)
- Mirlitontaines & chansons oubliées (Éd. du Mont-Ailé, 2021)
- Adieu la belle Marguerite (Éd. Cairn, 2021)
Distinctions[modifier | modifier le code]
Récompenses[modifier | modifier le code]
- Grand Prix du Disque en 1956
- Prix Vincent-Scotto de la SACEM en 1972 avec L’amour ça fait passer le temps
- Membre de l’Académie Alphonse-Allais.
Décoration[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Léna Lutaud, « Mort de Marcel Amont, l’homme qui donnait tout pour la chanson » [archive], sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
- Biographie [archive], sur marcelamont.com
- Renée Mourgues, « Marcel Amont, de Borce et d’Aspe » [archive], sur larepubliquedespyrenees.fr, La République des Pyrénées, (consulté le ).
- Biographie [archive].
- « Marcel Amont et Marlène : 37 ans de mariage et amoureux comme au premier jour » [archive], sur purepeople.com,
- Ventes de 1971 [archive]
- Article Charts in France [archive]
- « Samba d’été » [archive] (consulté le )
- https://www.imdb.com/title/tt0855914/?ref_=nm_flmg_t_8_act [archive]
Liens externes[modifier | modifier le code]
-
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives à l’audiovisuel :
- Allociné
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
-
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site officiel [archive]
- Mort récente
- Chanteur français du XXe siècle
- Nom de scène
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