Frédéric Mitterrand nous a quittés RIP
Frédéric Mitterrand
Interview de Frédéric Vieau » des reporters du Net »
Frédéric Mitterrand est un écrivain, réalisateur, animateur de télévision et homme politique français, né le dans le 16e arrondissement de Paris et mort le 2,3.
Il est successivement exploitant de cinéma, animateur et producteur de télévision, chroniqueur et écrivain, réalisateur de documentaires et de films, directeur de l’Académie de France à Rome entre 2008 et 2009, puis ministre de la Culture et de la Communication du au 4,1. Il est élu à l’Académie des beaux-arts en 2019.
Il est le neveu de François Mitterrand, président de la République française de 1981 à 1995.
Biographie
Enfance et études
Frédéric Bernard Mitterrand est le fils de Robert Mitterrand (1915-2002), ingénieur polytechnicien et haut fonctionnaire, et d’Édith Cahier (1920-2014), nièce par alliance du cofondateur de La Cagoule, Eugène Deloncle. Il est, par son père, le neveu de François Mitterrand (1916-1996), président de la République française de 1981 à 1995, et de Jacques Mitterrand (1918-2009), général français5.
À douze ans, il apparaît pour la première fois à l’écran, sous le nom de Frédéric Robert, dans le film d’Alex Joffé Fortunat, aux côtés de Michèle Morgan et de Bourvil6.
Après avoir suivi des études au lycée Janson-de-Sailly, Frédéric Mitterrand sort licencié d’histoire et de géographie de la faculté de Nanterre puis est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 19686, dans la section service public7. Il se présente au concours de l’ENA et est admissible, mais ne se présente pas à l’oral8.
Les cinémas Olympic
À sa sortie de Sciences-Po Paris, il enseigne l’économie, l’histoire et la géographie à l’École active bilingue Jeannine-Manuel de Paris7.
En 1971, il quitte l’enseignement pour diriger la salle de cinéma l’Olympic dans le 14e arrondissement, rue Boyer-Barret, qu’il rachète. Il restaure la salle et programme à l’Olympic Palace classiques du cinéma et films indépendants. Il crée rapidement un réseau d’une dizaine de salles Art et Essai, ouvrant l’Olympic-Entrepôt en 19759, reprenant le Bilboquet en 1979 sous l’enseigne Olympic Saint-Germain10 et Les 3 Luxembourg de Charles Rochman en 1983, rebaptisé Olympic-Luxembourg11, et travaillant entre 1980 et 1984 avec Jean-Jacques Schpoliansky au Balzac12.
En , fêtant les dix ans de l’Olympic au Palace, il apparaît grimé en Lana Turner sur un trapèze13.
La qualité de ses programmations, alliant les classiques des studios américains et les films égyptiens, les films de Pasolini et de Duras, en fait une figure majeure de l’exploitation parisienne. Il diffuse parmi les premiers les films d’Ingmar Bergman, Kurosawa et Ozu. Mais, mauvais gestionnaire, il accumule les dettes pour quinze ans, et doit abandonner ses salles en 19867,14,15.
Il collabore en 1977 comme critique cinématographique au quotidien J’informe5, lancé par l’ancien ministre centriste Joseph Fontanet comme un concurrent de droite du Monde, mais qui ne paraît que trois mois. Il n’en soutient pas moins son oncle, François Mitterrand, aux législatives de 197816.
Homme de télévision
En 1981, inspiré par la fin d’une histoire amoureuse avec un collaborateur, il réalise son premier long-métrage, Lettres d’amour en Somalie, et publie sous le même titre l’année suivante son adaptation en roman14.
La même année, il propose une émission de cinéma à TF1, Étoiles et toiles, qu’il anime et produit jusqu’en 1986, et Ciné-Fêtes en 1984. Il poursuit ensuite avec Acteur Studio de 1986 à 1987, Permission de minuit de 1987 à 1988, Destins de 1987 à 19887.
Remercié par la première chaîne privatisée, il passe sur Antenne 2 en 1988, où il présente Du côté de chez Fred jusqu’en 1991, Étoile Palace en 1990, C’est votre vie en 1993, Les Amants du siècle en 1993 ou encore Caravane de nuit en 1994. Son « bonsoir » et sa voix nasale et nonchalante deviennent célèbres. Recevant un 7 d’or du meilleur animateur pour Du côté de chez Fred qui vient d’être arrêtée par la direction, il pose le trophée à terre en déclarant : « C’est là où se trouve le service public », puis s’en excuse le lendemain7.
Frédéric Mitterrand se passionne également pour les grands personnages historiques et notamment les têtes couronnées : il est ainsi souvent demandé pour commenter des cérémonies royales.
Il poursuit sa collaboration avec France Télévisions avec Ciné-Club (1996), Légendes du siècle (1996–1997), Les Aigles foudroyés (1997), Cercle des arts (1997–1998), Norodom Sihanouk, Roi cinéaste (1997), Mémoires d’exil (1999), Raissa, souvenirs d’un grand amour (2000), Je suis la Folle de Brejnev (2001), et présente une émission d’entretiens sur Match TV, Plaisir de France, de 2001 à 2004.
Il réalise de nombreuses séries documentaires sur les grands destins du xxe siècle ainsi que des films pour le cinéma.
Il endosse aussi des fonctions institutionnelles comme commissaire général de la saison tunisienne en France en 1995 (mission à la suite de laquelle il reçoit la citoyenneté tunisienne1), de l’année du Maroc en 1999 et de la saison tchèque en 2002. Après avoir présidé la commission Fonds Sud du CNC entre 1998 et 2000, il est nommé en 2000, par la ministre de la Culture Catherine Tasca, à la tête de la commission d’avance sur recettes du cinéma français.
En , il reçoit les insignes de chevalier de la Légion d’honneur des mains de son père, Robert Mitterrand, dans la chapelle des Petits-Augustins de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris13.
D’ à 17, il est directeur général délégué chargé des programmes et de l’antenne de TV5.
De 2005 à 2007, il anime Ça s’est passé comme ça sur la chaîne communautaire homosexuelle Pink TV.
En 2012, à la création de D8, il doit animer une émission culturelle sur la chaîne18 mais le projet est finalement abandonné.
En 2018, Frédéric Mitterrand présente une émission en dix épisodes : Écrivains au péril de la guerre (10X13’) réalisée par Thomas Briat en collaboration avec Antoine de Meaux.
Directeur de la Villa Médicis
Le , après l’avis positif d’une commission de dix personnalités créée pour l’occasion (la commission Gall)19, qui avait retenu trois candidats, le président de la République Nicolas Sarkozy choisit Frédéric Mitterrand à la direction de l’Académie de France à Rome, plus connue sous le nom de « Villa Médicis »20. Il est nommé par un décret du 5 juillet suivant et prend ses fonctions le 1er septembre21.
Pendant cette période, il négocie avec Laurent Solly du groupe TF1 la coproduction d’une émission mensuelle sur la Villa Médicis22 pour la chaîne Odyssée23. Mais il fait rapidement part de l’ennui qu’il ressent à cette fonction, qu’il laisse le temps d’un soir, pour présenter la Nuit des Molières en 13.
Membre du jury du prix Médicis depuis 2007, il s’est mis en disponibilité en . Selon son président, l’écrivain Michel Braudeau, il en redeviendra membre de droit dès la cessation de ses fonctions ministérielles24.
Entre 2008 et sa nomination comme ministre de la Culture et de la Communication, il tient une chronique dans le mensuel Têtu25.
Ministre de la Culture et de la Communication
Fasciné par le général de Gaulle dès son enfance, mais contraint à une « nécessaire solidarité familiale » vis-à-vis de son oncle, François Mitterrand, il est longtemps politiquement inclassable : séduit par la personnalité de Bernard Tapie, il adhère au Mouvement des radicaux de gauche (MRG) en 23, soutient Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995 et ne prend pas position lors de l’élection présidentielle de 200726.
Le , Frédéric Mitterrand est nommé ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement Fillon II remanié27. Il succède alors à Christine Albanel, affaiblie par la censure partielle de la loi Hadopi contre le piratage sur Internet. Interviewé par France 2, il confirme sa nomination avant qu’elle ne soit annoncée officiellement par le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant. Selon Patrick Buisson, il doit sa nomination à l’intervention de Carla Bruni-Sarkozy auprès de son époux28.
Un des premiers dossiers qu’il doit gérer est le vote de la loi « Hadopi 2 »29.
Le , il décide la restitution de cinq fragments de peinture murale issus d’un tombeau de prince égyptien de la XVIIIe dynastie égyptienne, achetés par le Louvre mais dont la légalité de la sortie du territoire égyptien était en doute. Il soutient également la proposition de loi en faveur de la restitution des têtes maories30.
Il signe le décret no 2009-1393 du relatif aux missions et à l’organisation de l’administration centrale du ministère de la Culture et de la Communication qui réorganise son administration en un secrétariat général et trois directions générales, refonte portée par son prédécesseur, Christine Albanel31.
Le , il est reconduit au poste de ministre de la Culture et de la Communication dans le gouvernement François Fillon III32.
Son refus, comme celui d’autres membres du gouvernement33, de condamner le régime du président tunisien Ben Ali qui réprime le mouvement populaire de contestation tunisienne en , est critiqué par le Parti socialiste et Les Verts. Pour lui, « il y a une opposition politique mais qui ne s’exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré. »34. Frédéric Mitterrand s’est expliqué en déclarant : « la meilleure manière de protéger ceux auxquels j’étais attaché — et ça représentait tout le peuple tunisien et notamment les opposants — était de ne pas braquer un régime dont je connaissais parfaitement l’autorité »35. Il rappelle qu’il a toujours soutenu les artistes tunisiens36 — en tant que commissaire général de la saison tunisienne ou en tant que ministre — et qu’il a décoré en notamment le metteur en scène protestataire Fadhel Jaïbi37. Frédéric Mitterrand a plus tard présenté ses « regrets » au peuple tunisien dans une lettre qui a été publiée à la fin du mois de janvier 2011 dans un hebdomadaire tunisien38. Leïla Ben Ali, la femme de l’ancien président Ben Ali, déclare dans une interview publiée le 1er juillet 2012 par Le Parisien : « Le seul à nous avoir soutenus jusqu’au bout, c’est Frédéric Mitterrand »39.
En , Frédéric Mitterrand a retiré Céline du recueil des célébrations nationales après des protestations, notamment celles du président de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), Serge Klarsfeld40. L’année du Mexique en France est également annulée sur fond d’affaire Florence Cassez41.
En , le Ministère de la Culture lance dans le cadre du forum d’Avignon, le concept de « culture pour chacun » devant concurrencer celui de « culture pour tous ». Le même mois, face à l’opposition du personnel des Archives nationales à l’ouverture de la Maison de l’Histoire de France dans l’Hôtel de Soubise, il démet la directrice, Isabelle Neuschwander41.
Alors que le renouvellement du mandat d’Olivier Py, directeur du Odéon-théâtre de l’Europe, était attendu, la décision de Frédéric Mitterrand de nommer, le Luc Bondy à sa place, est contestée42. Le metteur en scène est ensuite nommé à la tête du Festival d’Avignon41.
Il a accepté, à l’occasion de la première Fête de la gastronomie française, de participer sur M6 à l’émission de télé-réalité Un dîner presque parfait du 43.
Il reçoit en 2011 le rapport de Jérôme Bouët sur le partenariat entre l’État et les collectivités dans le domaine culturel, celui de Selles et Riester aboutissant au lancement du Centre national de la Musique, et mandate Hervé-Adrien Metzger, Jean-Louis Martinelli, Bernard Murat et Serge Dorny pour une mission d’étude sur le financement du spectacle vivant, pour lequel Frédéric Mitterrand annonce un plan d’actions de 3,5 M€ en 2012, le 8 juillet 2011 à Avignon. Il propose également 15 mesures en faveur des arts plastiques en octobre 2011 et un plan de développement des scènes de musiques actuelles, lance les Cafés cultures, fait voter la loi sur le prix unique du livre numérique, et défend la réforme de la redevance d’archéologie préventive. Durant l’année 2011, le Conseil de la création artistique et le Conseil national des musiques actuelles (CSMA) sont dissous, tandis que l’Institut français est mis en place pour remplacer Culturesfrance dans un contexte difficile pour le réseau culturel français à l’étranger41.
En 2016, il déclare apporter son soutien à François Hollande pour l’élection présidentielle de 201744 ; celui-ci n’est finalement pas candidat.
Carrière à la radio
Il présente une émission littéraire de 1997 à 2006 sur Europe 1, et anime Ça me dit l’après-midi sur France Culture de 2006 à 2008.
À partir du 26 août 2013, il anime Jour de Fred sur France Inter du lundi au jeudi de 18 h 20 à 19 h45. En avril 2014, il annonce l’arrêt de l’émission, qui a perdu 200 000 auditeurs en un an ; Frédéric Mitterrand voit dans ce choix une « animosité indigne de sa fonction »46 de la part de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, ce à quoi celle-ci répond : « Je ne suis jamais intervenue ni sur le choix des personnes ni sur le contenu des programmes […] Je suis la ministre qui a fait voter la loi la plus progressiste en faveur de cette totale indépendance »46.
Christian Bourgois éditeur
En avril 2019, Frédéric Mitterrand a remplacé provisoirement Dominique Bourgois dans ses fonctions d’éditrice éditoriale de la maison Christian Bourgois éditeur ; la holding de la famille Mitterrand, présidée par Olivier Mitterrand (le frère de Frédéric) est entrée dans le capital de Christian Bourgois éditeur en janvier 2019, avant d’en prendre le contrôle47.
Autres
Académie française
En 2016, il présente sa candidature à l’Académie française, avant de la retirer deux semaines après en faveur d’Andreï Makine48. Il renouvelle sa candidature en 201849 : il obtient 11 suffrages, la majorité mais insuffisamment pour être élu50.
Académie des beaux-arts
Le 5 février 2020, Frédéric Mitterrand est officiellement installé à l’Académie des beaux-arts par son confrère Adrien Goetz, membre de la section des membres libres51.
Frédéric Mitterrand a été élu membre de l’Académie le 24 avril 2019 dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l’audiovisuel au fauteuil précédemment occupé par Jeanne Moreau décédée le 52.
Cinéma
En 2016, il est le président du festival du cinéma américain de Deauville53.
Vie privée
Frédéric Mitterrand est ouvertement homosexuel54. Il a trois enfants : un fils naturel (né en 1981) et deux fils adoptés en Tunisie (nés en 1989 et 1991, tous deux à Hammamet).
Mort
Frédéric Mitterrand annonce être « malade » en avril 2023. Sans révéler la nature de sa maladie, il fait un parallèle avec Florent Pagny qui combat alors un cancer du poumon, précisant « Moi, face à ma glace, le look chimio, je n’en veux pas »55.
Il meurt le à l’âge de 76 ans, « des suites d’un cancer »3,56.
Polémiques
Affaire d’abus sexuel sur mineur par Roman Polanski
En , Frédéric Mitterrand apporte son soutien au réalisateur Roman Polanski qui, poursuivi aux États-Unis depuis 1977 pour une affaire de crime sexuel commis sur une fille de treize ans57 et délit de fuite, est arrêté en Suisse sur mandat d’arrêt américain58. Déclarant, à propos de cette affaire de viol, qu’il s’agissait d’« une histoire ancienne qui n’a pas vraiment de sens », il provoque la colère d’associations de victimes59 et des réactions négatives de la part de quelques hommes politiques ainsi que l’incompréhension de la presse étrangère, notamment anglo-saxonne60.
Polémique autour du tourisme sexuel dans La Mauvaise Vie
Le , il est accusé par Marine Le Pen sur le plateau de Mots croisés, d’avoir pratiqué le tourisme sexuel et trouvé du plaisir à « payer des petits garçons thaïlandais », évoquant son récit La Mauvaise Vie paru en 200561 dans lequel il raconte : « J’ai pris le pli de payer pour des garçons […] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici. […] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […] [O]n pourrait juger qu’un tel spectacle, abominable d’un point de vue moral, est aussi d’une vulgarité repoussante. Mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas » Frédéric Mitterrand, La Mauvaise Vie, 200562.
La polémique médiatique et politique prend rapidement de l’ampleur, le député socialiste Patrick Bloche dénonçant des écrits « insupportables »63 et l’accusant de ramener « les homos 10 ans en arrière »64. Frédéric Mitterrand doit réfuter le 8 octobre, au journal télévisé de TF1, avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs et condamne avec fermeté tout tourisme sexuel et acte pédophile65. À la suite de ces deux polémiques, il se fait médiatiquement plus discret jusqu’à la fin de l’année 200966.
Injure à l’encontre de Frédéric Martel
Le , Frédéric Mitterrand est condamné pour injure à 5 000 euros de dommages-intérêts en raison des propos qu’il a tenus à l’encontre de l’écrivain et journaliste Frédéric Martel dans son livre La Récréation (TGI de Paris, 17e chambre)67.
Cavalier législatif au profit de LVMH
Alors que la construction de l’immeuble de la fondation Louis-Vuitton est mise en difficulté, notamment en raison du fait que le bois de Boulogne n’est pas constructible68, Frédéric Mitterrand est soupçonné d’avoir fait usage d’un cavalier législatif pour faire valider par la loi sa construction69.
En déjà, des riverains avaient aussi exprimé leur mécontentement face à ce projet, faisant annuler le permis du musée LVMH dont les travaux étaient en cours70. Afin que la construction de l’œuvre soit réalisée malgré les interdictions, et dans le cadre de la deuxième lecture d’une proposition de loi sur le livre numérique, Frédéric Mitterrand propose un amendement sans réel rapport avec le livre numérique en faveur de la construction du musée de la fondation, faisant valoir un objectif culturel évident. Le député Nicolas Alfonsi accuse alors directement le ministre de la Culture de faire pression dans une affaire judiciaire en cours avec un amendement sans rapport avec l’objet du texte71.
Œuvres
Filmographie
Réalisateur
- 1982 : Lettres d’amour en Somalie (scénariste, réalisateur, narrateur).
- 1984 : Paris vu par… 20 ans après, sketch Rue du Bac (scénariste, réalisateur).
- 1987 : Rapho, histoire d’une famille72, documentaire coréalisé avec Patrick Jeudy.
- 1995 : Madame Butterfly, adaptation de l’opéra de Giacomo Puccini.
- 2015 : Sans rancune, sans retenue : Conversation avec le Président Valéry Giscard d’Estaing (scénariste, réalisateur narrateur) produit par SK Medias.
- 2016 : La rose de Tirana, sur Géraldine Apponyi (scénariste, réalisateur narrateur) produit par SK Medias en co-production avec Arte France.
- 2017 : Christian Dior, la France (auteur, réalisateur, narrateur).
- 2017 : Le pays de l’innocence, enfance et adolescence de François Mitterrand (scénariste, réalisateur narrateur) produit par SK Medias & LCP-An.
- 2018 : Tlemcen 1937 (scénariste, réalisateur narrateur) produit par SK Medias.
- 2018 : Hollywood, la vie rêvée de Lana Turner (scénariste, réalisateur narrateur) produit par SK Medias.
- 2018 : Trump, le parrain de Manhattan (scénariste, réalisateur narrateur), entretiens : Gilles Biassette, produit par SK Medias et Morgane Production.
Producteur
- 1987 : Avril brisé de Liria Bégéja
- 2007 : Le Vivarium de Jacques Richard (producteur associé)
Acteur
- 1960 : Fortunat d’Alex Joffé
- 1974 : Dites-le avec des fleurs de Pierre Grimblat
- 1975 : Le Triangle écorché de Pierre Kalfon
- 1979 : La Mémoire courte d’Eduardo de Gregorio
- 1979 : Roberte de Pierre Zucca
- 1981 : Merry-Go-Round de Jacques Rivette
- 1987 : Dorothée Show
Voix off et narration
- 1989 : Linda Lu Baker, album concept avec Dick Rivers (narrateur)
- 1997 : Mon copain Rachid, court métrage de Philippe Barassat (narrateur)
- 2001 : Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (acteur, jouant son propre rôle)
- 2001 : Bécassine et le Trésor viking de Philippe Vidal (voix, présentateur)
- 2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie (voix)
- 2015 : Silex and the City, série de Jul. Il interprète le rôle d’un rabbin préhistorique et le rôle du roi Louis-Silex.
Théâtre
- 2018 : Bonsoir, seul en scène produit par Quartier Libre Production au Studio Marigny. Pour la première fois, Frédéric Mitterrand raconte et se raconte à travers la lecture de morceaux choisis de ses livres Le Festival de Cannes (2007), Une Adolescence (2015) et Mes regrets sont des remords (2016).
Documentaires
Frédéric Mitterrand réalise trois séries sur la chute des monarchies au début du xxe siècle :
- Les Aigles foudroyés, sept épisodes pour un total d’environ neuf heures, diffusé sur la chaîne France 2 en janvier 199773 ;
- Mémoires d’exil74, une série documentaire de six fois 70 minutes, coproduction France 2 (1999) ;
- Farah: The Last Empress75, documentaire de 2009, 75 min76.
Il réalise aussi deux séries sur des personnages historiques du xxe siècle et sur la vie sentimentale des artistes monogames : Étoiles, et Les Amants du siècle. Ces documentaires diffusés par Antenne 2–France 2 ont eu la particularité de se servir de films d’époque pour montrer des moments de la vie privée des familles royales et impériales d’Europe : Nicolas II de Russie se baignant dans une rivière avec son fils, un mariage princier en Autriche, etc. Mitterrand a rédigé deux livres à partir de ces deux séries documentaires.
En 1997, il écrit Norodom Sihanouk, Roi cinéaste77, un film documentaire de 64 minutes réalisé par Jean-Baptiste Martin – France 2 ;
En 1998, il réalise Fairouz78, un reportage-documentaire de 52 min, diffusion Arte.
En 2001, il réalise Je suis la Folle de Brejnev79, un film documentaire de 74 minutes, coproduction France 3, présenté aux festivals : Films gays et lesbiens de Bruxelles (2003), Films gays et lesbiens de Paris (2003), et au Gay Kitsch de Lille (2003).
En 2006, il réalise la série Un printemps 1956, en deux volets : L’Indépendance du Maroc et L’Indépendance de la Tunisie.
En 2008, pour la collection Empreintes de France 5, il réalise Jean d’Ormesson, la vie ne suffit pas.
En 2017, il écrit et réalise « Christian Dior, La France » (2X90’) diffusé sur France 3 et TV5 Monde.
Il est également l’auteur et le réalisateur du film documentaire « La rose de Tirana » (52’) en co-production avec ARTE France et « Le pays de l’innocence, enfance et adolescence de François Mitterrand » (59’) en co-production avec la chaîne Parlementaire (LCP).
En 2018, il écrit et réalise « Tlemcen 1937 » (52’) en co-production avec la chaîne Histoire.
De plus il écrit et réalise « Hollywood, la vie rêvée de Lana Turner » (90’) un documentaire sur Lana Turner en co-production avec ARTE France.
Avec le journaliste Gilles Biassette, il écrit et réalise Trump, le parrain de Manhattan, diffusé le sur France 380.
Livres
- Lettres d’amour en Somalie, éditions du regard, 1983 ; rééd. Pocket, 2006
- Tous désirs confondus, Actes Sud, 1988, réédition 2009
- Destins d’étoiles – tomes 1, 2, 3, 4 – Fixot, 1991-1992
- Monte Carlo : la légende, Assouline, 1993
- Une saison tunisienne, sous la direction de Frédéric Mitterrand et Soraya Elyes-Ferchichi, Actes Sud, 1995
- L’Ange bleu : un film de Joseph von Sternberg, Plume, 1995
- Madame Butterfly, Plume, 1995
- Les Aigles foudroyés : la fin des Romanov des Habsbourg et des Hohenzollern, Pocket, 1998
- Mémoires d’exil, Robert Laffont, 1999 (ISBN 978-2-221-09023-7)
- Un jour dans le siècle, Robert Laffont, 2000
- La Mauvaise Vie, Robert Laffont, 2005 (ISBN 2-7441-8704-6)
- Maroc, 1900-1960 : un certain regard, avec Abdellah Taïa, Actes Sud, 2007
- Le Festival de Cannes, Robert Laffont, 2007
- Le Désir et la chance, Robert Laffont, 2012 (ISBN 978-2-2211-2951-7)
- La Récréation, Robert Laffont, 2013 (ISBN 978-2-221-13307-1)81
- Une adolescence, Robert Laffont, 2015 (ISBN 978-2-221-11224-3)
- Mes regrets sont des remords, Robert Laffont, 2016 (ISBN 978-2-221-19235-1)
- Le pays de l’innocence : enfance et adolescence de François Mitterrand, Robert Laffont, 2017
- Le duel, Napoléon III et Victor Hugo, XO éditions, 2019
- Une drôle de guerre, Robert Laffont, 2020. Chronique du premier confinement sanitaire français
- Sans rancune et sans retenue : conversation avec le président Valéry Giscard d’Estaing, XO, 2021
- 1938, l’œil du cyclone, XO, 2022
- Brad, XO, 2023. Essai consacré à Brad Pitt82.
Distinctions et récompenses
Décorations
- Officier de la Légion d’honneur (202383, Chevalier en1996)
- Officier de l’ordre national du Mérite
- Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres (ex officio comme ministre de la Culture84)
- Grand-croix de l’ordre national de la Croix du Sud du Brésil
- Commandeur de l’ordre de la Couronne (Roumanie)
- Médaille de l’ordre de l’Amitié (Russie)
- Officier de l’ordre du Mérite culturel de Monaco
- Grand officier de l’ordre du 7-Novembre (Tunisie)
- Officier de l’ordre national du Mérite (Tunisie).
Prix
Frédéric Mitterrand a reçu les prix et récompenses suivants85 :
- 1982 : Prix Jean-Louis Bory pour Lettres d’amour en Somalie
- 1987 : Prix œcuménique du festival de Nyons
- 1989 : 7 d’or du meilleur animateur de débats
- 1990 : 7 d’or de la meilleure émission de divertissement pour Carte blanche à Frédéric Mitterrand
- 1990 : Trophée La Lucarne de l’Association des journalistes de la presse hebdomadaire de télévision
- 1997 : Prix Maison de la Presse (catégorie document) pour Les Aigles foudroyés
- 2000 : Prix Oscar-Wilde pour Un jour dans le siècle
- 2003 : Prix Roland-Dorgelès
- 2005 : Prix Le Vaudeville pour La Mauvaise Vie
- 2017 : Prix Jean-Jacques-Rousseau, de l’autobiographie, pour Mes Regrets sont des remords
Notes et références
- Thierry Guerrier, « Frédéric Mitterrand est “franco-tunisien” [archive] », sur europe1.fr,
- « Frédéric Mitterrand est mort [archive] », sur lepoint.fr, .
- « Frédéric Mitterrand est mort à l’âge de 76 ans [archive] », sur leparisien.fr, .
- Ministère de la Culture: F. Mitterrand part à scooter avec une dédicace de Filippetti citant Fuentes [archive] – Le Point, 17 mai 2012
- Un dandy solitaire et brillant [archive] – Gérard Lefort, Libération, 24 juin 2009.
- Frédéric Mitterrand succède à Christine Albanel [archive] – Ministère de la Culture et de la Communication, 24 juin 2009.
- Un parcours de touche-à-tout [archive] – Caroline Andrieu, Thierry Dague, Rosalie Lucas et Charles de Saint-Sauveur, Le Parisien, 25 juin 2009.
- Martine Bourrillon, « Frédéric Mitterrand : « Mon nom me procure plus d’inconvénients que d’avantages » », in Télé 7 jours, no 1200 (28 mai au 3 juin 1983) : « Il se présente à l’ENA. Il est admissible. Et soudain la crise. Sentimentale. Qui le fait renoncer à présenter l’oral. Il ne sera pas fonctionnaire. Il ne peut pas. Ce n’est pas sa voie. »
- « Les salles du quatorzième Arrondissement [archive] », sur silverscreens.com (consulté le )
- « SECAE : Société d’Exploitation de Cinémas d’Art & d’Essai [archive] », sur secae.eu (consulté le )
- « 3 Luxembourg (Paris 6ème) [archive] », sur sallesdecinemas.blogspot.com, (consulté le )
- Jean-Jacques Schpoliansky, « Le cinéma comme lieu de vie culturelle [archive] », sur ecole.org, [PDF]
- La vraie nature de Frédéric M. [archive] – François Bazin, Le Nouvel Observateur, semaine du 2 juillet 2009
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- France 2, dimanche, 22 h 45. Les Aigles foudroyés, film en sept parties sur la chute des grands empires. Fred Mitterrand, altesse du docu princier [archive] – Anne Boulay, Libération, 18 janvier 1997.
- Présentation de Mémoires d’Exil [archive] – Casadei.
- Présentation (extrait) de Farah: The Last Empress [archive] – YouTube, 1 min 58 s [vidéo].
- (fr + en) Documentary: FARAH by Frédéric Mitterrand (2009) [archive] – Darius Kadivar, The Iranian, 4 août 2009.
- Présentation de Norodom Sihanouk, Roi Cinéaste [archive] – Casadei.
- Fairouz : Un film de Frédéric Mitterrand [archive] – Film-documentaire.fr.
- Présentation de Je suis la Folle de Brejnev [archive] – Casadei.
- « Trump, le parrain de Manhattan : « C’est un prolétaire milliardaire qui n’essaie pas de se racheter une morale » [archive] », France Info, .
- Pour Frédéric Mitterrand, François Fillon est « beau » et Laurent Wauquiez un « allumeur » [archive], Le Figaro, 24 octobre 2013.
- « Frédéric Mitterrand à Brad Pitt : « Entre dépressifs, on se reconnaît » [archive] »,
- V. D. avec AFP, « Légion d’honneur : qui sont les personnalités de la promotion du 14 Juillet [archive] », sur Le Point,
- « Décret n° 57-549 du 2 mai 1957 portant institution de l’ordre des Arts et de lettres. [archive] », sur legifrance.gouv.fr,
- « Le parcours de créateur de Frédéric Mitterrand [archive] », NouvelObs.com, 9 octobre 2009
Bibliographie
- Meurtre à l’Olympic (roman-photo) / texte de Gérard Guégan ; photographie de Maya Sachweh ; avec Frédéric Mitterrand (Georges Ridder), Arielle Dombasle (Marlène Rivaud), Pascal Greggory (Serge Zola), Pascale Richard (Muriel Sony), Raphaël Sorin (Joseph Huysmans), Anne Guégan (Paula Maup) et Alain Massiot (inspecteur de police). In Playboy France, mai 1983, no 114 (vol. 11, no 5), p. 61-67.
Voir aussi
Articles connexes
- Famille Mitterrand
- Liste des ministres français de la Communication
- Liste des ministres français de la Culture
- Ministère français de la Culture et de la Communication
Liens externes
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- Officier de l’ordre national du Mérite
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Grand-croix de l’ordre national de la Croix du Sud
- Commandeur de l’ordre de la Couronne (Roumanie)
- Officier de l’ordre du Mérite culturel
- Récipiendaire de l’ordre du Mérite (Tunisie)
- Récipiendaire de l’ordre de l’Amitié (Russie)
- Élève du lycée Janson-de-Sailly
- Élève de l’Institut d’études politiques de Paris
- Étudiant de l’université Paris-Nanterre
- Famille Mitterrand
- Naissance en août 1947
- Naissance dans le 16e arrondissement de Paris
- Décès en mars 2024
- Décès à 76 ans
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