Les anglo-saxons nous ont habitués à l’alchimie des fratries de musiciens où toutes les sensibilités se complètent parfaitement. June and The Jones est pourtant un groupe 100% français, même si leurs influences lorgnent bel et bien du côté de nos cousins d’Outre-Manche. On comprend intuitivement que ce sont les mélodies 60’s qui ont nourri leur imaginaire – même si leur musique n’a rien de passéiste. Et ce n’est pas leur deuxième EP, « Square the Circle » à paraître le 24 janvier 2019 qui nous contredira. «On aime la musique pop qui se découvre en plusieurs fois et laisse entrevoir de nouvelles subtilités à chaque écoute. »
La musique de June and The Jones est un harmonieux mélange d’électro et d’instruments vintage, au service de mélodies entrainantes. Dessinons le portrait de famille. Il y a Hadrien, le pilier. Cet amateur de Jungle ou The Avener apporte son goût pour les productions actuelles et efficaces, sans effets de manche inutiles. Il y a Louis, le moteur, qui travaille à l’intuition. Influencé par Tame Impala ou Metronomy, cet ingénieur du son de formation a conçu tous les habillages sonores de ce nouvel EP. Alice, quant à elle, est la carte « atout » de ce jeu de famille. Amatrice de soul et de black-music, elle est l’ambassadrice du groupe. June, c’est elle et elle, c’est June.
Plus spontané que la précédente production du groupe, « Square The Circle » s’est nourri de leur expérience de la scène. Le résultat est dansant, rythmique, efficace. Le dialogue entre les instruments vintage, les productions électroniques et les guitares laissent toute la place à la voix d’Alice.
Les grandes chansons pop sont souvent un parfait équilibre entre simplicité et complexité. C’est aussi cela qui les rend intemporelles. Avec sa pochette psyché à la Vasarely, cet EP réussit le pari d’apporter de la profondeur à ce genre musical parfois sous-estimé. C’est peut-être un peu pour cela que le groupe l’a baptisé « Square the Circle » – que l’on peut traduire en français par « réaliser l’impossible ».
Car réaliser l’impossible, c’est faire danser sans tomber dans la naïveté. C’est aborder certains sujets profonds comme l’amour, la famille ou la perte de repères, sans céder à la facilité d’écriture. L’EP s’ouvre ainsi sur le groove irrésistible de « Dancing on the moon » aux accents presque disco. Il s’achève avec « Brother », balade planante et sensuelle où la voix d’Alice n’a jamais été aussi nuancée. Six titres mixés par Robin Leduc au studio Spectral, où tout a été fait pour garder l’auditeur en alerte.
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