« Il me semble avoir traversé deux paysages, confie Annika. Le premier, Chromatic, convoquait les couleurs de l’arc-en-ciel, la nuit nordique. Le deuxième, She, laissait place à la lumière, comme si quelqu’un avait décidé d’allumer une lampe dans cette pièce où je grandissais, avant de découvrir qui j’étais dans un miroir en face. Puis vient la lumière naturelle qui change perpétuellement. Même la nuit, il y a le jour ».
MÊME LA NUIT
Un titre à la poétique qui évoque aussi bien la littérature française moderne du XXe siècle que Alain Bashung. Un titre qui laisse déjà entrevoir la lumière dans les ténèbres – ce vers quoi nous emmène ce troisième album d’Annika Grill, qui a trouvé une nouvelle potion magique et pop.
Même la nuit a demandé trois années à la musicienne. Trois années contre vents et marées, où il s’agissait avant tout de détourner les ondes négatives pour trouver de bonnes vibrations, prendre de la distance quant à ses compositions, se lancer dans des nouveaux challenges et prendre le temps de les relever.
Ainsi, ces nouvelles chansons éclairent une forêt parfois envahie par la brume, parfois secouée par les orages, mais qui persiste à se dresser dans sa végétation luxuriante. Riche, la pop d’Annika and the Forest l’est de plus en plus, en mesurant cependant chaque note, chaque arrangement, épousant la loi du less is more sans oublier d’être accessible.
C’est avec ce troisième album qu’Annika Grill signe un manifeste de pop catchy, à la fois exigeante et accessible, comme pouvaient l’être les tubes des Cardigans dans les années 90.