23 février 2012, David Dusa présente son premier long métrage au cinéma le Mélies de Montreuil : FLEURS DU MAL. Ce long métrage est une fiction qui pourrait
David Dusa face à son public
être apparentée à un documentaire sur la révolution iranienne de 2009. Révolution pour la liberté qui aura engendré le souffle de Liberté au Moyen-Orient nommé “Printemps arabe” par les médias.
Ce film, a été plébiscité par les professionnels et a reçu de nombreuses récompenses.
Synopsis du film :
Paris-Téhéran. Une histoire d’amour entre deux déracinés : Gecko, jeune affranchi dont chaque pas est une danse, et Anahita, iranienne en fuite, accrochée à l’actualité de son pays. Peu à peu leur histoire individuelle est contaminée par l’Histoire et sa médiatisation incessante et inédite sur Internet. Juin 2009 : suite aux élections controversées en Iran, les rues sont envahies par les manifestants. Les citoyens décident de témoigner en filmant et diffusant les événements sur YouTube. Ces images sont livrées brutes et choquantes. Anahita les affronte et y cherche ses proches. A son contact, Gecko est renvoyé à sa propre histoire, et ensemble, ils entament un combat identitaire. Le film est né de la confrontation de ces individualités mues par la volonté de s’affranchir. FLEURS DU MAL se révolte.
Notre avis :
“Bouleversant” serait le terme le plus juste. Ce film est bien plus qu’une simple fiction. C’est un “véritable” témoignage sur cette révolution iranienne. Ce film est fort par le choix d’un double sujet : La révolution iranienne de 2009 et l’amour d’un parisien libre – Gecko – et d’une iranienne – Anahita – venue se réfugier à Paris par peur de mourir. FLEURS DU MAL est le premier film a utiliser l’incrustation de vidéos issues de YouTube. Ce sont les vidéos mises en ligne par les iraniens pendant la révolution pour témoigner de l’atrocité des combats et ouvrir les yeux du monde sur leur condition (in)humaine.
Twitter est omniprésent dans le film, comme il l’a été dans la révolution iranienne. Ce fut l’arme la plus importante du peuple iranien face à l’armée et le pouvoir. Né en 2006, Twitter a vraiment pris une importance grâce à la révolution Iranienne. C’est d’ailleurs Anahita qui “éduquera” Gecko a cette plateforme de communication.
Acteurs : Ce film n’a que 2 acteurs : Anahita et Gecko. Les autres personnes que l’on voit ne sont que des figurants sans parole.
Décalage culturel : ce film est une confrontation culturelle et de mentalité. Anahita et Gecko sont des jeunes de 20 ans. L’un est encore innocent, l’autre pas. Anahita connait la souffrance, la peur, la dictature… Gecko est insouciant et connait le plaisir de la Liberté mais sans la conscience de celle-ci et de la chance de l’avoir. D’ailleurs, c’est Anahita, Iranienne qui fera découvrir à Gecko l’œuvre majeure de Charles Baudelaire : “LES FLEURS DU MAL”. Cette œuvre, et donc le choix du titre n’est pas anodine par rapport au sujet. En 1857, soit 2 ans après le début de la publication de l’œuvre, celle-ci se trouve censurée et Baudelaire devant la justice. Ce n’est qu’en 1949 que l’œuvre et l’auteur seront réhabilité. Les Fleurs du Mal, mettent en avant la Femme, le Plaisir, l’Amour… la Liberté. Tout ce pour quoi le peuple Iranien s’est soulevé en 2009.
Dans le générique de fin, David rends hommage et remercie tous les vidéastes, hommes et femmes, qui ont posté leurs vidéos de la révolution Iranienne sur YouTube.
Crédits :
David Dusa face à son public
Réalisateur : David Dusa
Scénario : David Dusa, Mike Sens, Raphaëlle Maes, Louise Molière
Images : Armin Franzen
Lumières : Thibaut Richard
Monteur : Yannick Couteron, Nicolas Houver,
Son : Bruno Auzet, Thomas Lachesnait
Monteuse son : Carole Verner, Manon Serve
Mixage : Emmanuel Croset
Organisation : Fanny Yvonnet, David Lamy,
Production : Emilie Blezat (Sciapode)
Acteurs : Alice Belaidi (Anahita) et Rachid Youcef (Gecko)
David Dusa face au public :
C’est un véritable échange et débat autour de la révolution iranienne qui s’est établi ce soir entre David Dusa et son public. Il a notamment été question de la propriété intellectuelle et du droit à l’image par rapport à l’utilisation des vidéos issues de YouTube.
David nous a expliqué que la naissance est dûe aux élections iraniennes qu’il a suivies de près pour 2 raisons : son intérêt pour la géopolitique et le fait qu’il a beaucoup d’amis iraniens. La réalisation de ce film était pour lui une évidence. Et c’est ainsi qu’il a commencé a l’écrire dès le 1er juillet 2009. Il a pour faire ce film collecté plus de 9000 vidéos sur le sujet…
Ce film est né de la rencontre de Rachid avec ces vidéos. Rachid est quelqu’un de réellement apolitique et comme son personnage, il danse et il travaille dans un
David Dusa devant son affiche
hôtel.
Ce qui aura le plus touché David dans la vie de son film est la présentation au public, c’est la fois ou une iranienne (qui vivait en Iran et qui était à Paris) est venue voir son film. Il a eu peur de sa réaction, peur qu’elle se lève pour l’insulter. Certes à la fin elle s’est levée, mais pour un discours pour le remercier. David a tellement été touché qu’il en a pleuré.
Les récompenses du film :
“10 European Directors to Watch”
VARIETY & European Film Promotion 2011
Prix Découverte : Meilleur Premier Film
Prix Junior : Meilleur Long Métrage
Festival du Film Francophone de Namur 2010
Prix Passeurs d’images: Kyrnea International
Ciné Junior Festival 2011
Mavericks Jury Award – Meilleur Premier Film
Calgary International Film Festival 2011
Meilleur Acteur : Rachid Youcef
Festival «La Normandie et le Monde» 2011
Prix du meilleur scénario
Prix du meilleur montage
Blue Whiskey Independent Film Festival 2011
Prix Jeunesse
Festival du Film Arabe de Fameck 2011
Notre Clap final
Personnellement j’ai pris une véritable claque lors de la séance. C’est un film profond, sincère, authentique. C’est une première pour David Dusa. Espérons que cela ne soit pas une dernière. Nous avons rencontré un réalisateur talentueux, espérons que son talent se développe.
La salle ou nous l’avons découvert : Cinéma Le Méliès Centre commercial de la Croix de Chavaux Montreuil (93) 01.48.58.90.13
Article et Photos : Gaël Dupret
