L’année 2015 marque les 120 ans de la naissance de Marcel Pagnol et du cinéma, mais également le 60e anniversaire de la présidence du cinéaste au Festival de Cannes.
A cette occasion, Nicolas Pagnol, petit-fils de Marcel Pagnol, a lancé une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule pour financer la restauration de la trilogie marseillaise Marius, Fanny, César, de Marcel Pagnol. Les internautes disposent de 60 jours pour participer à la collecte sur ulule.com/pagnol et permettre de récolter 50.000€ pour chacun des films. Une restauration patrimoniale à partir du négatif d’origine ainsi qu’une restauration numérique permettra à ces trois films d’être à nouveau projetés dans les salles de cinéma.

Faire vivre l’oeuvre de Marcel Pagnol

Les pellicules des films d’origines sont détériorées par le temps, il n’existe donc plus aujourd’hui de copie en bon état permettant une diffusion au cinéma. Le nouveau support de la trilogie, un négatif 35mm polyester, garantira une conservation optimale des pellicules et une durée de vie d’un siècle supplémentaire à la trilogie. Par ailleurs, les films seront restaurés dans leur cadrage d’origine, en 1:20 : ce sera la première fois depuis 1934 que ces films seront vus dans leur version d’origine.

Ce travail de restauration sera fait sous la supervision de Nicolas Pagnol, petit fils de Marcel, et de Guillaume Schiffmann, chef opérateur de The Artist et de The Search, qui supervisera l’étalonnage des films.

A l’origine de la mythologie marseillaise

Marius, est le premier “grand” film parlant français. Il a été tourné à Marseille en 1931 et révéla au grand public des acteurs immenses comme Raimu, Pierre Fresnay et Charpin. Certaines de ses scènes cultes telles que La partie de cartes ou Les 4 tiers sont aujourd’hui ancrées dans l’inconscient collectif.

Fanny est le deuxième volet de la trilogie. Ce film de 1932 dénote par ses nombreux plans extérieurs, telle que la mémorable partie de pétanque immobilisant un tramway sur la voie. Le premier travelling voiture du cinéma français sera d’ailleurs réalisé sur son tournage.

En 1936 sort César, troisième volet de la trilogie, dans lequel la ville de Marseille est également très présente. Marcel Pagnol y affirme son style en tant que réalisateur, notamment par les nombreux extérieurs qui sont désormais sa marque de fabrique.

Une restauration patrimoniale

Nicolas Pagnol, à travers la société familiale CMF-MPC dont il est le président, est à l’origine de cette campagne de financement participatif. Les négatifs sons et images sont en mauvais état et nécessitent de nombreuses réparations, étalonnages, scans 4K, etc. Pour financer la restauration des films par les spécialistes, la collecte doit permettre de récolter 50.000€ par film, soit 150.000€ au total.

Parmi leurs partenaires, Arté, le CNC, la Cinémathèque Française et le Fonds Culturel Franco-Américain soutiennent déjà l’initiative. Cette opération de restauration est également lancée dans le cadre de l’année Pagnol au cours de laquelle les films seront présentés au Festival Cannes Classics, à des projections publiques sur le Vieux Port de Marseille, puis projetés dans des salles de cinéma de patrimoine partout en France.