Renaud Lavillenie
2021
Saut à la perche : Lavillenie passe la barre des 6,06 m
Avec 6,02 mètres, Lavillenie a repris la meilleure performance mondiale de l’année au Suédois Armand Duplantis
d’après-midi lors du meeting de Tourcoing
2014
Félicitation Renaud
Champion du Monde avec 5 , 90 Mètres à Birmingham
Encore un record pour Renaud
Champion du Monde avec 6 Mètres 02 en salle
Renaud Lavillenie, né le 18 septembre 1986 à Barbezieux-Saint-Hilaire, est un athlète français, spécialiste du saut à la perche. Il est le détenteur du record du monde de saut à la perche depuis le 15 février 2014, en franchissant 6,16 m en salle à Donetsk en Ukraine détrônant ainsi Sergei Bubka qui le détenait depuis 21 ans.
Licencié au Clermont Athlétisme Auvergne, il remporte la médaille d’or des Jeux olympiques de Londres, le , avec un bond à 5,97 m, nouveau record olympique et premier titre aux Jeux en athlétisme pour la France depuis 1996. Il s’impose également lors des Championnats du monde en salle 2012 à Istanbul et compte deux victoires aux championnats d’Europe, en 2010 à Barcelone et en 2012 à Helsinki.
Sommaire
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- 1 Biographie
- 2 Technique
- 3 Palmarès
- 4 Statistiques
- 5 Distinctions
- 6 Extra athlétisme
- 7 Notes et références
- 8 Liens externes
Biographie[modifier | modifier le code]
Débuts[modifier | modifier le code]
Né à Barbezieux-Saint-Hilaire, en Charente, Renaud Lavillenie débute l’athlétisme à l’âge de sept ans au Cognac Athlétique Club. Durant son adolescence, et en parallèle à ses activités athlétiques, il s’exerce à la voltige au sein d’un centre équestre dirigé par son père, Gilles Lavillenie, un ancien perchiste amateur1. Il débute réellement la discipline à l’âge de quinze ans sous la conduite de son père, entraîneur au Cognac AC. Sa progression en catégorie junior est cependant lente : il franchit 4,30 m en 2003, 4,60 m en 2004, puis 4,70 m en 2005 alors que le titre mondial junior se situe autour des 5,50 m2.
Le déclic se produit à l’été 2007 quand le Français réalise 5,45 m à Niort. Le 2 février 2008 à Limoges, il franchit 5,65 m, avant d’effacer une barre à 5,70 m le 22 février au meeting indoor de Paris-Bercy3. Sélectionné pour la première fois en équipe de France A, il dispute la Coupe d’Europe des nations en salle de Moscou, où il prend la deuxième place du concours avec un saut à 5,60 m, derrière le RusseSergey Kucheryanu. Au cours de cette saison, il réalise au dernier moment les minima pour les Championnats du monde en salle de Valence en Espagne en mars 2008. Il y termine 13e et se classe 15emeilleur performeur mondial en salle. Entraîné désormais par Damien Inocencio, il franchit la hauteur de 5,81 m le 5 décembre 2008 lors du meeting « Perche aux Étoiles » d’Aulnay-sous-Bois, améliorant de onze centimètres son record personnel en salle, et devenant le sixième perchiste français de tous les temps.
Révélation au niveau international (2009)[modifier | modifier le code]
Champion d’Europe en salle[modifier | modifier le code]
Renaud Lavillenie remporte son premier titre international lors des Championnats d’Europe en salle de Turin, en mars 2009.
En début de saison 2009, Renaud Lavillenie égale son record personnel en salle de 5,81 m à l’occasion du meeting de Moscou. Le 8 mars, le Français remporte son premier titre international majeur en s’imposant en finale des Championnats d’Europe en salle de Turin. Il assure sa victoire en franchissant à son premier essai la barre de 5,81 m (record personnel égalé), devançant au final de cinq centimètres le Russe Pavel Gerasimov et l’Allemand Alexander Straub4. Il est le premier perchiste français à s’imposer lors des Championnats d’Europe en salle depuis Thierry Vigneron, titré en 1987 à Liévin5.
Le , lors de la réunion de Forbach, le licencié au Clermont Athlétisme Auvergne franchit 5,80 m et améliore ainsi de dix centimètres sa meilleure marque en plein air établie moins d’un mois plus tôt à Niort6. Le 14 juin, alors qu’il participe aux championnats d’Auvergne, à Aubière, le Français efface à son premier essai une barre à 5,96 m7, réalisant ce qui devenait à ce moment-là, la deuxième meilleure performance française de tous les temps en plein air (derrière les 5,98 m deJean Galfione), et s’adjugeant du même coup la meilleure performance mondiale de l’année8. Il tente tout de même, lors de ce concours, d’établir un nouveau record de France à 6,01 m, mais n’y parvient pas.
Barre des six mètres[modifier | modifier le code]
Le 21 juin, lors des premiers Championnats d’Europe par équipes se déroulant à Leiria au Portugal, Renaud Lavillenie bat le record de France détenu jusqu’alors par son idole, Jean Galfione (5,98 m), et le porte à 6,01 m9, devenant par la même occasion le deuxième français à passer la barre symbolique des six mètres10. Demandant ensuite une barre à 6,10 m, il échoue dans sa tentative11,12. Il est le 15e homme à franchir la barre des 6 mètres en extérieur, et devient le 10e perchiste le plus haut de l’histoire.
Il réalise 5,82 m début juillet à Reims puis s’impose au meeting Areva de Paris-Saint-Denis, puis au meeting Herculis de Monaco en respectivement 5,70 m et5,88 m13. Meilleur performeur mondial de l’année devant l’Australien Steven Hooker (5,95 m), il figure parmi les favoris des Championnats du monde de Berlindisputés fin août à Berlin. Il franchit aisément le cap des qualifications avec trois barres passées au premier essai, son dernier saut à 5,65 m lui donnant accès à la finale. Deux jours plus tard, le, Renaud Lavillenie entame sa finale par un saut réussi à 5,50 m, puis enchaine successivement 5,65 m, 5,75 m (à son troisième essai), puis 5,80 m. Il termine finalement troisième du concours derrière Steven Hooker (5,90 m) et Romain Mesnil (5,85 m)14, mais décroche son premier podium lors d’une compétition mondiale majeure15.
Champion d’Europe à Barcelone (2010)[modifier | modifier le code]
Premier titre national en plein air[modifier | modifier le code]
Le à Paris-Bercy, Renaud Lavillenie devient champion de France en salle avec 5,85 m, nouveau record personnel en salle et meilleure performance de l’année 201016. Début juin, le Français remporte le concours des Bislett Games d’Oslo, deuxième étape du circuit de la Ligue de diamant 2010, avec un saut à 5,80 m, puis s’impose six jours plus tard lors du meeting de New York avec 5,85 m, devançant de cinq centimètres l’Australien Steven Hooker. Vainqueur pour la seconde année consécutive des Championnats d’Europe par équipes, Renaud Lavillenie remporte le 8 juillet le meeting de Lausanne (5,85 m) avant de décrocher deux jours plus tard à Valence son premier titre de champion de France. Il réalise à cette occasion la meilleure performance mondiale de l’année avec 5,94 m17.
Championnats d’Europe 2010[modifier | modifier le code]
Renaud Lavilennie reçu à l’Élysée après son titre de champion d’Europe 2010.
Le à Barcelone, le Français devient champion d’Europe du saut à la perche en passant une barre à 5,85 m à son premier essai, devant l’UkrainienMaksym Mazuryk (5,80 m) et le Polonais Przemysław Czerwiński (5,75 m)18. Alors qu’il est déjà assuré de remporter le titre continental, il demande une barre à 6,02 m afin de tenter de battre son propre record de France, mais échoue à trois reprises19. Il est le premier champion d’Europe français de l’histoire de la perche.
Invaincu depuis le début de l’année 2010, il subit sa première défaite de la saison lors du Meeting de Londres, le , en essuyant trois échecs à 5,51 m20. Il remporte néanmoins la première édition de la Ligue de diamant grâce notamment à ses quatre succès consécutifs obtenus à Oslo, New York, Lausanne et Paris. Il devance au classement général final l’Allemand Malte Mohr21.
Le , à Split, Renaud Lavillenie se rapproche de son record de la saison en franchissant 5,90 m lors de la première édition de la Coupe continentale. Il s’incline néanmoins face à Steven Hooker qui réalise 5,95 m22.
Nouvelle médaille de bronze aux championnats du monde (2011)[modifier | modifier le code]
Record de France en salle (6,03 m)[modifier | modifier le code]
Renaud Lavillenie reprend la saison à l’occasion du Festi’vol à Veigné où il s’impose avec 5,61 m devant Jérôme Clavier23,24. Pour sa seconde sortie en grande compétition, le , lors du meeting Capitale Perche chez lui, à Aubière, il s’impose avec un saut à 5,92 m, meilleure performance mondiale de l’année, mais échoue à 6,02 m ; il casse sa perche lors de son 1er saut, et malgré un bandage, continue à sauter pour ses trois essais restants25. Vainqueur du meeting deCottbus une semaine et demie plus tard avec un saut à 5,80 m26, il participe dès le lendemain à la réunion de Chemnitz où il réalise une nouvelle fois un saut à plus de 5,80 m, devançant notamment Malte Mohr et Jérôme Clavier de plus de 20 centimètres27. Lors de ces deux meetings, Renaud Lavillenie tente une barre au-delà des six mètres, mais échoue pour la troisième fois de la saison contre la tentative du record de France. Il remporte le 8 février le meeting de Liévin avec une barre à 5,90 m (échouant par trois fois à 6,01 m)28, puis s’impose quatre jours plus tard lors du Pole Vault Stars de Donetsk où il améliore son record personnel en salle avec 5,93 m29. Le 19 février, Renaud Lavillenie s’impose une nouvelle fois avec une barre de 5,85 m à Aubière pour les championnats de France en salle. Il conserve ainsi son titre national en battant Romain Mesnil qui réalise quant à lui 5,80 m ; après sa victoire, Renaud Lavillenie tentera encore une fois sans succès 6,02 m, ce qui reste sa seule déception30.
Deuxième couronne européenne en salle[modifier | modifier le code]
Renaud Lavillenie lors de la finale dusaut à la perche des championnats d’Europe en salle 2011.
Le très bon début de saison de Renaud Lavillenie le place favori pour les championnats d’Europe en salle avec deux meilleures performances mondiales de l’année, ou il va tenter de conserver son titre acquis en 2009 à Turin. Renaud Lavillenie franchit le cap des qualifications avec Jérôme Clavier mais au contraire de son second aux bilans IAAF, l’ukrainien Maksym Mazuryk. Il commence son concours en passant 5,61 m au 2e essai, puis il réussit 5,71 m au premier essai ; il décide de faire l’impasse à 5,76 m puisque étant sûr d’être médaillé et passe 5,81 m, il est le seul à réussir et est donc sûr de glaner la médaille d’or31. Il décide ensuite de tenter 5,91 m, barre qu’il franchit au 3e essai et se lance ensuite dans une tentative de record de France à 6,03 m : il efface sans problème cette barre au 1er essai et se lance dans un tour d’honneur avec son compatriote Jérôme Clavier ; celui-ci fini, il décide de s’attaquer au record du monde de Sergueï Bubka sous les yeux de ce dernier, mais échoue malgré trois tentatives31. Il coupe son entrainement 3 semaines afin de se reposer après ses championnats puis, il commence à se préparer pour les championnats du monde de Daegu32.
Championnats du monde de Daegu[modifier | modifier le code]
Sa rentrée lors du 1er meeting de la Ligue de diamant 2011 ne se passe pas très bien, il termine à la 4e place, ratant 5,60 m33. Il concourt ensuite lors du premier tour des interclubs à la longueur et sur 100 m. Il part à la suite de cela en stage à Monaco, pour revenir une nouvelle fois à la longueur et sur 100 m, cette fois-ci pour la finale des interclubs. Sa seconde compétition de perche est donc le Golden Gala de Rome, deuxième étape de la Ligue de diamant 2011 à la perche masculine ; il y réalise 5,82 m soit la meilleure marque mondiale de l’année, remporte le concours et devance son rival direct, Malte Mohr, toujours premier de la Ligue de Diamant après sa victoire à Doha34. Une semaine et demie plus tard, il remporte le Meeting de Montreuil avec 5,83 m, nouvelle MPMA, malgré les conditions pluvieuses35. Après un zéro lors du meeting de New-York sous la pluie, Renaud Lavillenie, désormais privé de sa meilleure performance mondiale de l’année par Brad Walker avec un centimètre de plus36, saute sous les couleurs de la France lors des championnats d’Europe par équipes, il échoue néanmoins à 5,72 m et ne réalise que 5,55 m. Il dit ne pas avoir de sensations, et échoue le 24 juin à 5,73 m après avoir franchi 5,53 m lors du meeting de Nancy dans un concours remporté par Jérôme Clavier (5,63 m)37.
Son entraîneur d’alors, Damien Inocencio, lors du meeting Capitale Perche du Perche Élite Tour le 14 janvier 2012
Lors des championnats d’Europe par équipes à Stockholm, le concours doit être déplacé dans une salle annexe en raison des conditions météorologiques (vent trop important) et lorsque le concours commence véritablement, c’est la dernière des épreuves en cours et Renaud Lavillenie n’a plus de pression puisque son résultat ne changera rien au classement de la France. Il termine 5e avec 5,50 m du concours remporté par Maksym Mazuryk et essuie trois échecs à 5,72 m38. Après un concours àSaint-Denis pour le meeting Areva où il remporte la victoire malgré le vent avec 5,73 m39, Lavillenie réalise un coup d’éclat à près d’un mois des mondiaux en remportant devant Malte Mohr le meeting Herculis de Monaco avec 5,90 m soit la meilleure performance de l’année ; ambitieux, il tente 6,05 m mais échoue par trois fois40.
Le 12 août, lors du meeting exhibition Berlin vole (en allemand : Berlin fliegt), à la Porte de Brandebourg, il passe une barre de 5,76 m et échoue dans une tentative à 5,95 m41. Lors des Mondiaux de Daegu, il se classe troisième avec une barre à 5,85 m, offrant à la France sa première médaille dans ces championnats42. À la suite du concours, qui voit le Polonais Paweł Wojciechowski s’imposer avec 5,90 m, et le Cubain Lázaro Borges terminer deuxième avec la même marque, Renaud Lavillenie s’avoue très déçu de n’être que troisième ; en manque de réglage à 5,90 m, il déclare aussi que la chance n’était pas de son côté43. Lavillenie surmonte son échec pour s’adjuger pour la deuxième saison consécutive la ligue de diamant malgré sa deuxième place obtenue lors de la finale, à Bruxelles, derrière le Grec Konstadínos Filippídis44. Il termine ensuite sa saison avec le DécaNation qui se déroule à Nice où il gagne le concours avec 5,82 m devant Dmitriy Starodubtsev et Malte Mohr45.
Une année au sommet (2012)[modifier | modifier le code]
Champion du monde en salle[modifier | modifier le code]
Renaud Lavillenie (centre) remporte lesChampionnats du monde en salle 2012 àIstanbul devant Björn Otto (gauche) et Brad Walker (droite)
Renaud Lavillenie reprend l’entrainement en octobre 2011. Il effectue deux stages de préparation, l’un à Lisbonne en novembre et l’autre à La Réunion en décembre et devait revenir à la compétition le 14 janvier 2012, pour le meeting Capitale Perche46. Cependant, lors d’un entraînement, il se fracture la main en brisant en trois l’une de ses perches ; opéré par le Dr Haloua pour cette « fracture siphoïde du 3e métacarpe de la main gauche », Lavillenie doit annuler ses apparitions dans les compétitions pendant 6 semaines mais compte alors toujours participer aux championnats du monde en salle d’Istanbul début mars47. Il débute finalement sa saison le 11 février à Donetsk pour le Pole Vault Stars48qu’il avait déjà remporté l’année précédente. Il s’y impose de nouveau en réalisant dès sa première compétition de l’année les minima pour les mondiaux en salle d’Istanbul avec 5,82 m et devance l’Allemand Björn Otto, auteur de la même performance49. Il saute ensuite le 18 février 5,93 m à Nevers pour la finale du Perche Élite Tour, et remporte pour cela la deuxième place du classement de l’athlète européen du mois de février50.
Renaud Lavillenie remporte son premier titre lors d’une compétition inter-continentale à l’occasion des Championnats du monde en salle d’Istanbul, en mars 201251. Il domine largement ses principaux adversaires en effaçant une barre à 5,95 m à son premier essai, signant à cette occasion la meilleure performance mondiale de l’année52. Il devance au final l’Allemand Björn Otto et l’Américain Brad Walker, crédités tous deux de 5,80 m53. Ainsi, il est désigné athlète européen du mois de mars pour sa performance et son titre54.
Nouveau titre continental en plein air[modifier | modifier le code]
Lors de son meeting de rentrée, le Golden Spike Ostrava, Lavillenie annonce vouloir « sauter autour de 5,70/5,80 m, ce serait une bonne chose pour [sa] rentrée. Mais s’il y a du vent, ce sera revu à la baisse. ». Il se surprend donc en remportant le meeting en franchissant 5,90 m à son troisième et dernier essai, loin devant le second (5,72 m). Renaud s’empare, grâce à cette hauteur, de la meilleure performance mondiale de l’année anciennement détenue par l’Allemand Björn Otto en 5,83 m depuis le mercredi précédent et du record du meeting55. Le perchiste clermontois remporte ensuite tous les concours dans lesquels il s’aligne, et toujours à plus de 5,80 m, jusqu’aux championnats d’Europe 2012, à Helsinki, à un mois des Jeux olympiques de Londres, où il parvient à conserver le titre acquis deux ans plus tôt à Barcelone, en franchissant 5,97 m à son premier essai, signant à cette occasion la meilleure performance mondiale de l’année, à l’issue d’un match avec Björn Otto, qui en reste pour sa part à5,92 m56.
Sacre olympique[modifier | modifier le code]
Renaud Lavillenie au défilé des médaillés français des JO 2012.
Il se qualifie en finale des Jeux olympiques en compagnie de son compatriote Romain Mesnil, en revanche, ses adversaires le champion et le vice-champion du monde Paweł Wojciechowski et Lázaro Borges sont éliminés dès les qualifications57. En finale, il passe au premier essai toutes ses tentatives à 5,65 m, 5,75 m et 5,85 m et est alors sûr d’être sur le podium en compagnie de Björn Otto et Raphael Holzdeppe. Ces derniers, qui sautent avant lui, passent au premier essai 5,91 m, record personnel égalé pour les deux athlètes-!- au contraire de Lavillenie qui échoue sur son premier essai et fait l’impasse pour ses deux dernières tentatives, demandant à tenter la barre suivante — 5,97 m, record olympique. Il est le seul à passer cette hauteur (à la deuxième et ultime tentative) et devient champion olympique et détenteur du record olympique ; il échoue par la suite une fois à 6,02 m et deux fois à 6,07 m. Il succède ainsi à Pierre Quinon (sacré en 1984) et Jean Galfione (dernier champion olympique français d’athlétisme, seize ans plus tôt à Atlanta), qui assiste à cette performance. Renaud Lavillenie devient le douzième Français à obtenir un titre olympique en athlétisme et le premier depuis 199658,59.
Dans la dynamique des Jeux, le 15 août, soit moins d’une semaine après son titre, il remporte le concours du DécaNation, qui se dispute à Albi, en franchissant 5,83 m malgré de mauvaises conditions climatiques60 ; le DécaNation est quant à lui remporté par les États-Unis, devant la Russie et l’Allemagne61. La semaine suivante, Lavillenie s’adjuge le meeting de Lausanne, comptant pour la Ligue de diamant 2012, avec un saut à 5,80 m comme Konstadínos Filippídis, Steven Lewiset Malte Mohr qu’il devance aux essais62. À Zürich, Lavillenie s’impose, franchissant 5,70 m ; sa participation valide également sa victoire pour la troisième année consécutive du classement de la Ligue de diamant, duquel il ne pouvait plus être dépossédé qu’en cas d’absence63.
Renaud Lavillenie change d’entraîneur en fin de saison : Philippe d’Encausse remplace Damien Inocencio64. Dans une interview donnée au site www.sports.fr, ce dernier critique fortement Lavillenie pour la manière dont il lui a annoncé sa séparation et le moment où il l’a fait, évoquant l’absence de remerciement quant à son bénévolat pour l’entraîner. Inocencio déclare également ne plus entraîner son petit frère Valentin, et parle d’un « coup de poignard dans le dos »65. Philippe d’Encausse, qu’Inocencio a aussi critiqué, déclare à L’Équipe qu’il ne pouvait refuser la demande de Lavillenie même si cela « [l’]emmerde vis-à-vis de Damien [Inocencio] » ; quant au perchiste, il justifie sa décision soudaine dans une interview donnée au même journal par le fait qu’il est « un instinctif » et que c’était le meilleur moment pour le faire, « celui d’un changement d’ère, donc d’olympiade »66,67. Lavillenie est aussi l’objet de vives critiques sur son choix de la part d’une partie du public, critiques qui l’ont « vraiment déçu et dégouté »68.
Saison 2013[modifier | modifier le code]
Champion d’Europe en salle pour la troisième fois[modifier | modifier le code]
Lavillenie lors des Championnats d’Europe en salle 2013 de Göteborg
Renaud Lavillenie débute sa saison en salle par le meeting de Granville le 14 octobre où il passe une barre de 5,71 m pour vaincre ses adversaires, dont Jean Galfione, lequel franchit tout de même 5 mètres malgré sa retraite débutée en 200569. Lavillenie est ensuite présent au meeting d’inauguration de la Halle Stéphane-Diagana à Lyon, le 8 novembre, qu’il remporte avec 5,70 m sur élan réduit (14 foulées de course au lieu des 20 habituelles)70. Deux semaines plus tard, il est victime d’une entorse à la cheville droite après avoir « [raté] le banc lors d’une séance de pliométrie » ; toutefois, cette blessure ne l’empêche pas de suivre le planning qu’il s’est fixé71.
Lors du meeting Capitale Perche, à Aubière le 12 janvier, il s’empare de la meilleure performance mondiale de l’année à l’issue de sa première compétition de l’année en franchissant 5,83 m72. La semaine suivante, le 18 à Reno, il améliore cette marque avec un saut à 5,86 m, devançant Fábio Gomes da Silva (5,60 m) et Daichi Sawano (5,50 m)73. Le 26 janvier à Rouen pour la deuxième étape du Perche Élite Tour, Renaud Lavillenie, opposé entre autres à Raphael Holzdeppe, médaillé de bronze des Jeux olympiques de Londres, s’impose en effaçant une barre à 5,92 m, contre 5,82 m pour Holzdeppe ; il tente par la suite six mètres mais échoue à ses trois tentatives74.
Le 3 mars, lors des Championnats d’Europe en salle à Göteborg, il devient champion d’Europe en sautant 6,01 m à son premier essai (après une série de sauts à5,61 m, 5,76 m, 5,86 m, 5,91 m, 5,96 m, tous franchis au premier essai), réalisant ainsi la meilleure performance de l’année. Il devance les Allemands Björn Otto etMalte Mohr (5,76 m). Lavillenie échoue cependant en tentant une barre à 6,07 m : l’essai n’est pas validé car la barre selon les règles actuelles, bien qu’elle ne soit pas tombée, n’est pas restée sur ses taquets75.
Nouveau record de France, vice-champion du monde à Moscou[modifier | modifier le code]
Lavillenie aux championnats de France 2013 à Paris.
Sa première performance significative en plein air est établie le 1er juin 2013 lors du meeting ligue de diamant de la Prefontaine Classic, à Eugene, où il réalise la meilleure performance mondiale de l’année avec 5,95 m76. Battu par Raphael Holzdeppe au Golden Gala de Rome (5,86 m contre 5,91 m), Renaud Lavillenie remporte fin juin le concours de la perche des championnats d’Europe par équipes, à Gateshead, en franchissant 5,77 m. Éliminé prématurément du meeting de Lausanne en échouant à trois reprises à une hauteur de 5,62 m, il renoue avec la victoire moins d’une semaine plus tard, le 6 juillet, en remportant pour la cinquième année consécutive le meeting Areva, avec un saut à 5,92 m77. Le 14 juillet, au Stade Charlety de Paris, il décroche son troisième titre de champion de France, égalant à cette occasion avec un saut à 5,95 m la meilleure performance de l’année qu’il détenait78. Il remporte par la suite le meeting Herculis de Monaco en effaçant 5,96 m. Le 27 juillet, lors du meeting de Londres se déroulant au Stade olympique, Renaud Lavillenie remporte le concours en franchissant une barre à6,02 m, améliorant du même coup d’un centimètre son propre record de France79.
Le 10 août 2013, dans le Stade Loujniki, Renaud Lavillenie se qualifie pour la finale des mondiaux de Moscou en compagnie de son frère Valentin. Deux jours plus tard, face à notamment Malte Mohr, Brad Walker et Seito Yamamoto, il devient vice-champion du monde avec 5,89 m, tandis que les Allemands Raphael Holzdeppeet Björn Otto obtiennent respectivement les médailles d’or et de bronze80. Il explique ensuite dans une interview au site eurosport.fr sa performance par un manque de réglages durant le concours, ajoutant que la piste d’élan était plus courte qu’à Londres, l’obligeant à s’élancer en dehors de celle-ci, et que « des traits et des fils sur le sol […] ont visiblement gêné sa course d’élan »81. Par la suite, il remporte la Ligue de diamant 2013 à la perche, à Bruxelles pour le Mémorial Van Damme en franchissant 5,96 m, soit un centimètre plus haut que l’ancien record du meeting, détenu par Sergueï Bubka ; il échoue par trois fois à 6,04 m en fin de concours82. Le lendemain, Lavillenie participe au Perch’in Lille mais il ne parvient pas à franchir une barre, laissant la victoire au grec Kostas Filippidis (5,81 m)83. Il achève enfin sa saison les 14 et 15 septembre 2013 au Décastar de Talence , aux côtés d’Ashton Eaton notamment ; il explique cela par une volonté de se changer les idées après sa déception aux championnats de monde plus une envie de battre le record du saut à la perche durant un décathlon, record détenu par Tim Lobinger avec 5,76 m réalisés en 1999 à Leverkusen84. Sa tentative de record se solde néanmoins par un échec, Lavillenie ne franchissant que 5,47 m et le perchiste termine le décathlon avec 6 674 pts85.
Record du monde (2014)[modifier | modifier le code]
Après un saut à 5,83 m et un saut un 5,75 m, Renaud Lavillenie bat le 25 janvier 2014 son record de France de saut à la perche en salle à Rouen en réalisant un saut à 6,04 m à sa première tentative avant de manquer ses trois essais à 6,16 m, soit 1 cm au-dessus du record du monde établi par Sergueï Bubka en 1993. Le 31 janvier 2014, il bat de nouveau le record de France en salle en réalisant à Bydgoszcz un saut à 6,08 m dès son premier essai. Le 15 février 2014, il bat à Donetsk le record du monde en salle avec un saut de 6,16 m à son premier essai86,87.
Technique[modifier | modifier le code]
Sergueï Bubka, détenteur du record du monde du saut à la perche en plein air, évoque la technique de saut de Renaud Lavillenie en ces termes : « Il a très peu de déchet dans ses sauts, il se concentre bien et possède une vitesse de course d’élan phénoménale liée à une maîtrise technique presque parfaite. Certains prétendaient qu’il était trop petit pour franchir les 6 mètres avec régularité mais je n’ai jamais pensé que c’était un critère pertinent. L’important, c’est le transfert de l’énergie de la vitesse de course dans la perche, et sur ce plan, Renaud n’a pas d’équivalent à l’heure actuelle88. »
Palmarès[modifier | modifier le code]
International[modifier | modifier le code]
Renaud Lavillenie lors des Championnats d’Europe 2012.
Date | Compétition | Lieu | Résultat | Performance |
---|---|---|---|---|
2009 | Championnats d’Europe en salle | Turin | 1er | 5,81 m |
Championnats d’Europe par équipes | Leiria | 1er | 6,01 m | |
Championnats du monde | Berlin | 3e | 5,80 m | |
2010 | Championnats d’Europe par équipes | Bergen | 1er | 5,70 m |
Championnats d’Europe | Barcelone | 1er | 5,85 m | |
Ligue de diamant | 1er | détails | ||
Coupe continentale | Split | 2e | 5,90 m | |
2011 | Championnats d’Europe en salle | Paris | 1er | 6,03 m |
Championnats du monde | Daegu | 3e | 5,85 m | |
Ligue de diamant | 1er | détails | ||
2012 | Championnats du monde en salle | Istanbul | 1er | 5,95 m |
Championnats d’Europe | Helsinki | 1er | 5,97 m | |
Jeux olympiques | Londres | 1er | 5,97 m | |
Ligue de diamant | 1er | détails | ||
2013 | Championnats d’Europe en salle | Göteborg | 1er | 6,01 m |
Championnats d’Europe par équipes | Gateshead | 1er | 5,77 m | |
Championnats du monde | Moscou | 2e | 5,89 m | |
Ligue de diamant | 1er | détails |
National[modifier | modifier le code]
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- Vainqueur des Championnats de France espoirs en 2007 (5,25 m)
Statistiques[modifier | modifier le code]
Records[modifier | modifier le code]
Épreuve | Performance | Lieu | Date | Record | |
---|---|---|---|---|---|
Saut à la perche | En extérieur | 6,08 m | Birmingha | ||
En salle | 6,16 m | Donetsk | 15 février 2014 | Record du monde |
Progression[modifier | modifier le code]
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Meilleures performances par année[modifier | modifier le code]
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