VIGIER infos

de Bel7 · 24 février 2013

Vigier pour les nuls (1/4)

Le secteur de la fabrication de guitares ou de basses est un des milieux les plus conservateur qui soit.
En caricaturant, on peut dire que dans ce milieu, le pôle marketing de quelques grandes marques a tendance à prendre le pas sur le pôle recherche développement.Les guitares et les basses Vigier n’entrent pas dans cette catégorie. Pour moi, rien n’est jamais parfait, rien n’est jamais arrêté ou définitif. Depuis mes débuts, je n’ai cessé de chercher des solutions aux problèmes que peuvent rencontrer les musiciens.
Mais la technologie n’est pas un but en soi, je la conçois plutôt comme le moyen de s’affranchir de problèmes techniques afin de permettre aux musiciens de se concentrer uniquement sur la musique.

La technologie au service de la musicalité.

Les guitares et basses Vigier ne sont pas pour autant des monstres de technologies futuristes. Elles sont conçues et fabriquées entièrement dans nos ateliers avec une approche plutôt traditionnelle et artisanale de la lutherie. Des billes de bois brutes aux instruments finis, chaque étape est réalisée à la main avec le plus grand soin. Un instrument Vigier, c’est donc le fruit d’une alliance subtile entre un savoir-faire ancestral et une technologie de pointe.

Dans un système économique mondialisé obnubilé par la recherche de coûts toujours plus faibles, concevoir et fabriquer des instruments en France avec des bois français est un pari insensé. Je suis aussi conscient que plus que jamais, nous devons faire preuve de pédagogie afin d’expliquer et de justifier le tarif des instruments que nous proposons.

Il m’a donc paru nécessaire de rappeler dans cette Newsletter en deux partie, cette somme de détails qui font l’unicité et la spécificité des instruments que nous fabriquons.
J’espère qu’après sa lecture, vous serez aussi convaincu que nous le sommes de la pertinence de nos choix.

Patrice Vigier

1 – Une lutherie dans les règles de l’art Une guitare, c’est au départ une histoire de bois, de savoir faire … et de patience. Le luthier japonais K. Yairi dit que c’est un crime contre la nature de fabriquer des instruments de qualité médiocre, pour ainsi dire jetable comme on en trouve tant sur le marché.Nous nous inscrivons dans cette même démarche et souhaitons proposer uniquement des instruments «durables». Nous souhaitons garder le contrôle sur l’ensemble de la chaîne de production, c’est pour cela que nous avons toujours refusé toute idée de délocalisation ou de sous-traitance.
	Origine et sélection des bois Mis à part les essences qui ne poussent pas sous nos latitudes comme le palissandre pour les touches ou l’acajou utilisé exclusivement pour la Double Foot, la totalité des bois utilisés dans la fabrication des guitares et basses provient des forêts françaises. Ce choix s’est imposé pour trois raisons : – D’une part, la France possède le premier massif forestier Européen, tant par la quantité que par la diversité. – D’autre part, dans la mesure du possible, nous essayons toujours de travailler avec des partenaires locaux. – Enfin, la plupart des guitares du marché sont fabriquées en Asie, avec des bois de forêts tropicales africaines ou sud-américaines pour être finalement mises en vente sur les marchés américain et européen. Fabriquer les guitares en France avec des bois Français entre dans une logique de préservation de l’environnement.Nous recevons le bois sous la forme de billes brutes pré-tranchées. La première opération consiste donc à trier ce bois et à dessiner les corps et manches des instruments à l’aide de gabarits. Seule une faible partie du volume total du bois sera finalement utilisé pour la fabrication. Une fois les gabarits découpés, ils sont alors stockés et séchés dans un environnement contrôlé pour une période de 1 ans. Seul ce séchage naturel permet de garantir une parfaite stabilité du bois dans le temps.
	L’assemblage Quand le bois atteint le bon degré d’humidité, les manches sont alors dégrossis et les corps sont assemblés. Tous les corps des instruments Vigier sont assemblés à partir de deux pièces de bois collées en miroir. Ce choix de deux pièces présente un intérêt à la fois esthétique, acoustique et offre une meilleure stabilité dans le temps. Cette opération terminée, les pièces sont alors stockées de nouveau pour le séchage final qui peut durer encore une année.
	Conception et Fabrication La véritable naissance de la guitare commence lors de l’usinage des manches et des corps. Pour cette opération, nous allions la plus haute technologie au savoir faire manuel.Les corps et manches des instruments sont modélisés à l’aide d’outils informatiques puis une machine à commande numérique découpe et usine les pièces avec une grande précision. L’utilisation de cette technologie n’a pas pour objectif d’accroître la productivité mais plutôt de permettre de s’affranchir de contraintes techniques liées au travail manuel. Une fois les pièces usinées, elles sont alors vérifiées et finies manuellement jusqu’à obtenir les courbes désirées et une finition parfaite. Ce travail de ponçage est fondamental. Il se déroule en trois étapes : – Ponçage du bois en sortie de CN (la commande numérique) – Ponçage du vernis polyester (le vernis de fond) – Ponçage et polissage du vernis polyuréthane (vernis de finition)
	Finition et Vernis Nous apportons le plus grand soin aux vernis et aux laques de nos instruments. Ces étapes n’ont pas qu’un but esthétique, elles permettent aussi de protéger le bois et d’assurer un confort de jeu optimal.Toutes ces opérations sont réalisées à la main en conservant une approche traditionnelle. Ainsi, pas moins de cinq étapes se succèdent pour la réalisation d’un vernis sur une table érable. Au total, cela représente une dizaine de couches successives pour au final, obtenir un vernis de 0,7 mm d’épaisseur. Le but ultime de ce travail est d’obtenir cet effet miroir et de transparence si caractéristique de nos instruments. La suite, la semaine prochaine ….